Pour combattre l'insomnie, dormez blotti contre un Wookie !

Je trouve que suite à la trilogie originale Star Wars, les autres films de la franchise n’ont jamais réellement su en faire un à la hauteur des précédents. Soit ils n’étaient pas aussi captivant, soit ils ne brillaient pas par leur originalité, soit les personnages n’étaient pas vraiment attachants. Le seul qui fait exception c’est l’épisode III : La revanche des Sith. Mais on peut dire que cette règle ne s’attache pas aux Spin-Off. Rogue One : A Star Wars Story était bien et divertissant. Mais je trouve que Solo : A Star Wars Story est le mieux qu’ils ont pu faire jusqu’à présent.

Ce film est bien plus qu’un simple long-métrage d’action comme tous ceux qu’on fait de nos jours. Je dirais même qu’il me fait penser à une sorte de Western de l’espace, mélangé à de la pure science-fiction. On peut identifier plusieurs genres différents, et j’aime assez ça vu que cela offre une certaine diversité à l’univers Star Wars. L’histoire est originale, et sans incohérence majeure, bien au contraire. En effet, grâce à ce Spin-Off, plusieurs points s’éclaircissent. L’exemple le plus frappant est à propos du fort caractère du Faucon Millénium. Dans Solo on apprend que L3, le droïde de Lando Calrissian, fait corps avec le Faucon Millenium une fois détruite. Et ce même droïde à un moment du film se tape la tête pour se remettre en marche. Or, dans Un Nouvel Espoir, Solo doit donner un coup au vaisseau pour que ce dernier veuille bien fonctionner. Je trouve ça un peu gros pour que ce ne soit qu’une simple coïncidence. Ce film permet donc également de découvrir pourquoi, et comment Solo devient un vaurien arrogant et sûr de lui. Même si les deux premiers tiers du film montrent son parcours, le dernier tiers montre plutôt comment il a appris à être ce qu’il est, comment il a développé cette personnalité charismatique. Mais malgré ce changement, le rythme du film n’est pas touché et tout se passe sans qu’il y ait une seule longueur. On retrouve plusieurs mimiques du personnage culte, comme sa façon de parler et son attitude.

Ce film rempli donc bien sa fonction, il permet d’en savoir plus sur ce qui a fait de Han, le Han Solo que l’on connait tous. Le point qui me chiffonne le plus c’est sûrement l’histoire de son nom. Je ne m’attendais pas à une montagne d’explication sur son origine, mais savoir que c’est juste parce qu’il n’avait pas de nom de famille et qu’il était seul, c’est un peu simpliste, je trouve. Ce n’est peut-être pas à la hauteur du personnage. A donner cette explication, autant ne rien dire ça aurait eu le même effet.
Je suis contente de savoir enfin comment Han et Chewbacca se sont rencontrés, et comment ils ont construit cette grande et solide amitié. Je trouve ça bien que dans ce Spin-Off, on est un meilleur aperçu de leur relation, qui n’est pas des plus exploitée dans les autres Star Wars.
Solo permet d’introduire de bons personnages, et même s’ils ne restent pas longtemps, on a le temps de s’attacher à certains. Et grâce au nouveau personnage nommé L3 une question plutôt intéressante est soulevée. Une question jamais traitée dans les autres films de l’univers, qui met en évidence les droits des droïdes. R2D2 avait certes un certain caractère, mais cela ne remet jamais en cause la condition des droïdes. C’est une bonne idée de traiter ce sujet car ça offre une autre perspective des films de Star Wars. Enfys Nest est un excellent personnage. Il est charismatique avec je dois dire des capacités physiques et des techniques de combats plutôt cools.

Le point qui a sûrement fâché le plus de monde, c’est le choix de l’acteur. Je ne le connaissais pas, donc en réalité je n’avais rien à dire sur lui. Mais il est vrai que dans la bande annonce que j’ai vu du film (c’était la pire), il me semblait qu’il ne jouait pas très bien. Mais quand j’ai vu le film, mon avis a de suite changé. La raison pour laquelle il joue très bien, c’est qu’il a su s’approprier le personnage de Han Solo sans tomber dans une pure imitation d’Harrison Ford. Et c’est ce que je pense qui fait qu’Alden Ehrenreich était le meilleur choix possible pour ce rôle. Et rien que le fait qu’il sache parler le Shyriiwook, la langue de Chewbacca, ne peut me faire que l’apprécier davantage.

La bande son m’a laissée un peu perplexe au début, mais je dois dire que finalement elle s’accorde parfaitement avec le film. Quelques thèmes sont réutilisés, mais la plupart sont inventés de toutes pièces. Il y a de très beaux morceaux et je peux facilement les écouter sans voir le film en même temps, ce qui est plutôt rare dans mon cas.

Les effets spéciaux font très réalistes, et on peut voir qu’il y a eu un énorme travail au niveau des costumes, ce qui permet de donner de la crédibilité au film. Bon bien sûr, on sait tous que ça n’existe pas réellement, mais au moins cela a le mérite de faire rêver. Les décors sont vraiment bien et variés. J’ai l’impression de retomber dans l’univers de la trilogie originale quand je regarde ce film. On retrouve un esprit de cantina avec le Yacht de Dryden Vos qui peut faire également penser au vaisseau de plaisance de Jabba the Hutt sur Tatooine dans Le Retour Du Jedi. Mais le décor qui m’a le plus impressionnée c’est quand Han Solo et Lando jouent au Sabacc. J’aime beaucoup les deux scènes en question, mais lors de la première on peut voir une grande diversité dans les joueurs. On retrouve vraiment l’univers authentique et merveilleux qui a fait de Star Wars une trilogie culte.

Pour conclure, ce film est à mes yeux loin d’être aussi nul que ce que tout le monde laisse entendre. Et même si il n’est pas parfait, il a son utilité dans la saga Star Wars, vu qu’il permet d’éclaircir des choses qui se passaient dans la trilogie originale. Et je dois dire qu’un Spin-Off doit être sûrement plus dur à écrire qu’une suite, et malgré cela Solo : A Star Wars Story s’en sort à merveille. Si vous ne voulez pas le voir parce que l’acteur choisi n’est pas celui que vous vouliez, parce que vous regrettez Harrison Ford, ou alors parce que vous trouvez l’idée stupide, allez au-delà de ça et laissez-lui une chance car je pense qu’il le mérite.