Si les adaptations de jeux-vidéos au cinéma alimentent régulièrement les plus beaux potagers, il était difficile de s'émerveiller suite à l'annonce d'un film créé sur ce personnage emblématique de Sega, si bien que je ne vois pas à qui s'adresse cette fiction animalière, mais passons.
Dans ce monde parallèle où la guerre des consoles des années 1990 n'a pas eu lieu, Sonic est un hérisson alien séquestré dans le niveau 1 de son propre jeu et élevé par une chouette. (Mal)heureusement, des "méchants" débarquent et forcent Sonic à fuir ce mauvais remake du Truman Show vers la planète Terre à l'aide d'anneaux magiques servant de portails vers d'autres mondes. 10 ans de solitude plus tard, Sonic a grandi. Il vit sa meilleure vie de stalker dans une petite bourgade de Californie où tout le monde est gentil.
Arrive alors l'élément perturbateur du film: Sonic s'ennuie ferme, façon Sofia Coppola. Mais au lieu de s'adonner à l'art du cambriolage, il joue au baseball tout seul, ce qui va provoquer une coupure de courant dans son patelin et attirer l'attention de ses voisins. Exit l'ennui, le docteur Robotnik (Jim Carrey) vient alors s'installer dans le rôle d'antagoniste à la recherche de ce qui a pu causer la panne, les américains étant visiblement peu enclin à accuser leur équivalent d'EDF, et c'est tout à leur honneur.
S'en suit un buddy movie sympathique entre Jean-Ralphio (aka Ben Schwartz aka Sonic) et James Marsden (qui est clairement l'acteur avec qui toute personne sensée aurait envi de se balader dans un buddy movie) au cours duquel les deux protagonistes fuiront Jim Carrey, en quête de leur MacGuffin pour conclure ce drôle de film. Quelques péripéties et un millier de références et clins d'œil plus tard, Robotnik est battu, part à la chasse aux champignons, et Sonic a gagné le droit de vivre dans un grenier chez ses nouveaux amis.
Que fallait-il attendre d'un film dont le personnage principal est un hérisson bleu créé dans le but de devenir le porte-étendard d'une firme vidéoludique japonaise qui a depuis longtemps déjà périclité? Rien. Et en ce sens le contrat est rempli. Le film est un bon divertissement, rythmé, à l'écriture excessivement moyenne mais comptant pour lui énormément de références qui feront, pour certaines, sourire les aficionados du hérisson et de la culture pop d'une manière générale. Les acteurs sont présents (j'ai failli écrire "convaincants" mais faut pas déconner) et Jim Carrey nous délecte d'un méchant très "années 1980" dans un style "Jim Carrey des années 1990", ce qui colle parfaitement à l'ambiance de ce film sur un héros créé il y a trente ans et dont l'heure de gloire est passée depuis bien des années.
Le vrai point noir du film se situe finalement post-générique avec cette scène dans laquelle on voit débarquer le copain jaune aux multiples queues (aïe) de Sonic, teasant ainsi une suite à un film qu'à l'origine personne n'avait vraiment envi de voir. Soyez sympa, restons-en là.
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