L’argument de départ est bon, les acteurs ne sont pas vilains – ces deux points n’étant pas ceux à propos desquels j’avais le plus de craintes avant ce film : ordinairement Gondry m’agace, trop tape-à-l’œil et souvent nombriliste. Au moins Soyez sympas, rembobinez évite-t-il la virtuosité gratuite et les effets de mise en scène appuyés.
Mais en échange, quelle lenteur ! Réduire la première et la dernière demi-heures à deux fois cinq minutes aurait épargné de la pellicule et permis d’exploiter encore mieux les points forts du film, tout en faisant passer le quota de bons sentiments en-dessous de la limite supportable. Je n’aurais jamais pensé dire d’un film de Gondry qu’il manque d’idées, et Soyez sympas, rembobinez manque d’idées. Oui, « le cinéma c’est bien » et « regardez ce qui (se) passe près de chez vous au lieu de faire le beurre de la "Big Company" », mais c’est encore mieux dit quand il y a des personnages valables et des dialogues. Ici, on n’a que deux tocards sans profondeur et une jolie fille ; et Gondry arrive à faire un film très bavard sans une seule réplique vaguement mémorable.