Autant que je me souvienne, j'ai toujours rêvé d'être journaliste.
Je ne sais pas si c’était l’investigation, les interviews ou plutôt la quête de la vérité qui me plaisait, mais c’est un métier que j’ai toujours voulu exercer. Bien entendu, pas journaliste pour des pacotilles, non vraiment, je voulais me pencher sur des sujets passionnants et graves. Du moins, c’est ce que je m’imaginais. Avec Spotlight, j’ai eu l’impression de vivre ça. Car c’est exactement ce que nous offre ce film : une véritable investigation où l’on est plongés en même temps que les reporters, où l’on découvre au fur et à mesure, où l’on gratte, on fouille, on recherche la moindre information pouvant étayer nos propos et faire éclater la vérité. Ce qui permet cette identification saisissante, c’est certes, le fait que l’histoire soit basée sur des faits réels, mais aussi et surtout, l’interprétation du casting cinq étoiles de l’œuvre. Plus je vois des films où il est présent, plus je trouve que Mark Ruffalo se bonifie, ici, il est tout bonnement excellent. Sa recherche de la vérité pousse son personnage dans ses retranchements, impliquant une remise en question sur sa foi. Il en va de même pour tous les autres personnages qui sont de véritables performances pour Rachel McAdams, Michael Keaton mais aussi Liev Schreiber qui est étonnant dans ce rôle. Chacun de ses personnages consacre donc son temps à démêler une affaire des plus intenses et épineuses : la pédophilie au sein de l’Église Catholique. Entre les témoignages accablants, les pressions subies de toutes parts par les journalistes ou encore le silence imposé par cette affaire, on se rend compte que c’est plus qu’un simple papier dans un journal : c’est un véritable scandale, pouvant changer des vies entières. Parce que c’est exactement ça le journalisme : on livre des morceaux de vérité et on le fait avec ses tripes. Au-delà de ça, le film souffre malheureusement de quelques défauts non négligeables : un manque de rebondissements, des problèmes de rythme, pas de grandes poussées artistiques. En fait, le film se veut classique et évite toute originalité. Certes, ça rappelle le contexte très neutre, épuré et concis du journalisme, mais davantage d’audace aurait été à prendre. On pourrait presque croire que l’on est face à un documentaire si le film n’était pas si bien joué. Ne vous attendez donc pas à voir un thriller efficace, une tension palpable, des journalistes traqués par des mercenaires ou que sais-je… Simplement une obsession pour les faits, tournée de manière clinique.

Szagad
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le 22 févr. 2016

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