Troisième et dernier épisode de la seconde trilogie "Star Wars",qui retrace les évènements antérieurs à ceux de la première fournée,celle des années 70-80.C'est écrit,produit et réalisé par George Lucas,le créateur de la saga qui n'avait réalisé que le premier film de la trilogie initiale,"La guerre des étoiles",et a cette fois dirigé les trois opus de cette nouvelle trilogie avant de céder les rênes à J.J. Abrams et Rian Johnson pour le bouquet final.John Williams est toujours présent à la composition musicale et on entend pendant les génériques son fameux thème qui illustrait déjà les versions originelles.Une fois de plus la technique et le visuel sont au top.Des décors originaux et splendides,des mouvements de caméra acrobatiques,des poursuites en vaisseaux spatiaux haletantes,des effets spéciaux qui dépotent méchamment et une débauche de créatures fantastiques déferlent sur l'écran d'animaux fabuleux en humanoïdes étranges,en passant par des droïdes et des machines follement imaginatifs.Mais le fond n'est pas absent de l'oeuvre et,après l'excellent "La menace fantôme" et le laborieux "L'attaque des clones","La revanche des Sith" clôt en beauté ce cycle.On respire ici le parfum de la légende,cette histoire s'imbriquant parfaitement dans celle de "La guerre des étoiles".Le mélange de tragédie antique,de SF et de politique fiction tourne à plein régime et la situation en place au début du "Star Wars" de 77 est expliquée en détail à travers une exposition astucieuse de la genèse des évènements et des personnages.Au fil d'un récit riche en péripéties,on découvre tous les tenants et aboutissants de la célèbre saga.On apprend ainsi les fonctions d'origine des robots R2D2 et C3P0 ou du singe géant Chewbacca,on dévoile le vrai visage du sénateur Palpatine et la façon dont il est devenu l'ignoble Dark Sidious,on voit comment et pourquoi les membres de l'Ordre des Jedi ont été décimés et la manière dont seuls Yoda et Obi-Wan Kenobi ont survécu,on apprend ce qu'il est advenu de la reine Padmé et pourquoi ses jumeaux Luke et Leia ont été séparés à la naissance,pourquoi aussi Leia porte le nom d'Organa,un sénateur fidèle à la République,et comment Luke s'est retrouvé sur Tatooine.Et bien sûr on découvre pourquoi et comment Anakin Skywalker,la star en puissance des chevaliers Jedi,a changé de camp pour devenir l'affreux Dark Vador.Toutes les pièces du puzzle s'imbriquent sous nos yeux et donnent envie de redécouvrir la première trilogie avec en tête tout cet éclairage jusqu'alors inconnu.Il est question de la nocivité des manoeuvres politiciennes,de la facilité avec laquelle une démocratie peut basculer dans la dictature,il est surtout question de la manière dont l'orgueil,l'ambition et la soif de pouvoir peuvent faire des ravages dans la psyché fragile de personnes perturbées.C'est le cas d'Anakin qui,entre l'influence de ses camarades Jedi et les manipulations de Palpatine,se trouve soumis à une pression terrible.C'est ironiquement l'amour et son désir de sauver Padmé qui le feront pencher du mauvais côté.La nature réelle du côté obscur de la Force est d'ailleurs clairement désignée et n'est rien d'autre que la part d'ombre consubstantielle à tout être humain.Personne n'est totalement bon ou mauvais et chacun se livre un combat intime afin de maîtriser ses sombres pulsions.On peut quand même relever quelques défauts dans cet épisode 3.Des combats au sabre laser franchement mous et peu convaincants,l'impression de parfois se trouver au Salon de la Maquette et des héros qui se tirent de façon invraisemblable de très mauvais pas.Ceci dit,il faut préciser qu'il y a là la pire hécatombe de la franchise et que nombre de protagonistes importants y laissent leur peau.Pour ce qui est de l'interprétation,c'est assez faible.Ewan McGregor,Hayden Christensen et Ian McDiarmid semblent s'être inscrits à un concours de fadeur tandis que Samuel Jackson assure le minimum syndical.Seule la très jolie Natalie Portman apporte une certaine émotion,alors que quelques seconds couteaux apparaissant fugitivement ont de l'allure,à l'exemple de Jimmy Smits ou d'un Christopher Lee dont le titre de comte fait sans doute référence à ses nombreuses incarnations de Dracula.