Entre force et coté obscur.

Quand Georges veut faire un prequel ( pardon, une "prélogie" ) de son propre univers ; qui sommes nous pour l'en dissuader ?
Pour certains, Georges Lucas fut l'artiste dépossédé de son oeuvre par l'empire du coté obscur Disney des années plus tard. Pour d'autres, il est un réalisateur aimant bien les gros chèques de la petite souris et cette prélogie fut pour eux les premiers indices de son opportunisme et de son talent creux.

Mais avant tout critiquer un star wars , c'est avant tout préciser si l'on est fan ou non de l'univers.Objectivisme oblige. Il y a tellement un monde entre les philosophes du sabre laser et les cinéphiles, qu'il est de bon ton de préciser l'angle avec lequel on critique .

Je prends les films un pas un, pour ce qu'ils sont en tant que films, et non pour une oeuvre globale sacrée. Faire la critique des oeuvres star wars n'est pas chose facile. N'étant pas un "véritable" fan de cet univers, j’apprécie seulement la bonne science fiction peu importe son style. Qu'elle soit sombre et torturée comme Blade runner, psychologique comme ex machina ou en version blockbuster spectacle comme cette menace fantôme.

Star wars 1 nous offre un divertissant spectacle. La course de bolides est efficace, et les combats sont réussis autant sur le rythme que les effets spéciaux. Certains débattront sur le style aérien et quelque peu "dansant" des combats aux sabres lasers. Pour ma part : j’adhère. Le style rend l'ensemble inédit et plus fun. d'autres ont crié a l'incohérence due aux midi chloriens. Encore une fois, je ne juge que ce film. Tampis si un précédent opus a contredit l'existence de cette pseudo science.

Pour la première fois, la saga parle politique. Intéressant pour expliquer la naissance de l'empire. Et contrairement à ce que j'ai pu lire, cela n'alourdit pas le rythme du film. Certes, il y a plus passionnant, mais cela a le mérite d’être original.

Le film fut critiqué pour Jar Jar Binks ( trop enfantin ), le coté politique, le style des combats, bref toutes nouvelles choses apportées à l'univers Star wars. Mais la nouveauté fait avancer. Frémir parfois, mais étonne, et renouvelle un style devenu un "classique" du cinéma. C'est un débat revenant pour chaque nouvel opus : ne pas changer ce qui est, ou innover en apportant d'autres directions.

Pour ma part, le coté trop cartésien de cette grande aventure rend l'ensemble divertissant mais exempt de tout débat philosophique. Certes de grands thèmes sont abordés, mais l'on finit toujours par un méchant et un gentil qui se battent aux sabre laser. Rouge pour le méchant et vert ou bleu pour le gentil au cas ou ça ne serait pas assez subtil.

Star wars doit être traité comme un simple film de science fiction. Non comme une culture sacrée qui doit respecter un cahier des charges pour être réussi. N'en déplaise aux fans.

Ce dernier parle de politique : pas passionnant mais un parti pris intéressant dans une saga se limitant à l''opposition entre jedi /sith et force / coté obscur.

Car il s'agit bien d'un pur divertissement de masse. Le vieux George Lucas réalise sur des acquis , offre un prequel à sa première trilogie. Pourquoi pas, mais cette fois , le divertissement prend largement le pas sur les thèmes abordés, la forme prime sur le fond.