Heure de vérité, car de cette reprise dépend l’avenir des 3 prochains épisodes. L’attente était fébrile, et la découverte ne fait pas immédiatement office de douche froide. Pour ma part, je trouve même un petit charme dans l’univers de ce premier épisode, qui continue de vouloir donner de l’exotisme à son spectateur par des idées de lieux stimulants, comme la cité sous marine ou le palais de la planète Caladan. Mais c’est hélas sur le long terme que le film a tendance à s’essouffler. Déjà avec un script au sens des priorités discutables (alors que la guerre règne sur une planète et qu’Obiwan doit donner l’alerte, il préfère s’assoir plusieurs heures pour regarder une course de voitures histoire de s’encombrer d’un gamin qui reviendra de façon récurrente (et crispante) pendant tout le reste de l’aventure). Le parfait exemple du genre de chose sympathique qui devient de plus en plus indigeste : le personnage de Missa. Guide improbable sur une planète en guerre, sa carrure un poil agaçante était tout à fait tolérable pendant un début de film. Mais il reste avec nos héros. Il s’incruste, il revient, avec toujours ses expressions d’idiot du village et d’incapable notoire, ce qui nous renvoie en droite ligne aux années 90 et à l’époque de ces side-kicks agaçants, qui se croient obligés d’étaler leur médiocrité pour faire marrer la salle (car on est d’accord que personne ne s’identifiera à ce genre de personnage). D’ailleurs, on ne peut s’identifier à personne dans ce grand spectacle, ce qui nous condamne à apprécier les enjeux, les ambiances et les effets spéciaux sans pouvoir trouver de vecteurs d’approche supplémentaires. Les gamins ont Anakin (ils peuvent être content, lui au moins a des compétences), mais le reste du public doit trouver des centres d’intérêts pour réussir à adhérer. Or, ce qui devait être une intrigue politique fine se révèle extrêmement pénible à suivre, car laborieuse (on nous donne les éléments au compte goutte), avançant péniblement au gré d’un rythme qui décourage toute recherche de subtilité. Les effets spéciaux ont quant à eux un défaut insidieux : le tout numérique. C’est aussi une question de goût, certains trouveront toujours le numérique plus léché que les maquettes (ou les incrustations). Mais à tout faire dans le numérique, on n’arrive plus à croire à ce que l’on voit. Aussi, les séquences de batailles dans les prairies, pensées pour être épiques, nous montrent de grandes étendues vides où un tas de bidules numériques ont été rajoutés, ce qui échoue à nous faire croire à cet univers. Le charme a disparu, et le toc ressort partout, de façon criante, anéantissant les espoirs de beauté (le fond vert… mwarg !). Le phénomène est particulièrement visible au cours de la course, où le fun évident de la séquence est fortement contrebalancé par une incrustation pas toujours réussie du numérique. Question action, il convient de relever le punch qui a été donné aux combats de sabre laser. Les confrontations entre Kenobi et Vador de l’épisode 4 tenant du duel de septuagénaires parkinsonniens, voir Dark Mauhl faire des pirouettes et balancer autant d’attaques mortelles, ça redonne un coup de fouet. Les affrontements méritent dont un coup d’œil, à condition de supporter le reste. Pas dit que tous y parviennent…

Voracinéphile
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le 27 avr. 2014

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