Suite de The Strangers où les mêmes psychopathes s'attaquent à un huis clos avec Liv Tyler à l'intérieur, Strangers : Prey at Night peut se regarder individuellement car il vient puiser dans les codes de l'horreur pour créer une intrigue angoissante on ne peut plus classique. Les références sont si nombreuses que cette suite se révèle bien ordinaire, hormis une tension bien menée. Ici, l'attaque violente d'une famille au sein d'un parc de mobil-homes, totalement éloigné de toute civilisation rappelle alors de nombreux films de genre allant de Funny Games à American Nightmare en passant par Ils, sans compter les nombreux clins d'oeil aux vieux classiques comme Halloween, Massacre à la tronçonneuse ou encore Shining. Malheureusement, cette masse de déjà-vu banalise le massacre de cette famille innocente et rend très prévisible la plupart des scènes même si un bon amateur de genre pourra trouver le divertissement modestement efficace. La mise en place est des plus banales et des plus gênantes car longue et mal jouée (ou doublée, ou les deux ?), si bien qu'on se demande comment on peut encore mettre en scène de tels clichés du genre en 2018 sans se faire traiter de ringard ! Les acteurs, tout droit sortis d'une mauvaise école d'acteur (en tout cas quand ils ne paniquent pas et se font pas tuer...), appuient malencontreusement le cliché bête et méchant de leur personnage. La mise en scène de Johannes Roberts (réalisateur du plus original The Door), elle aussi, ne va pas chercher bien loin pour entretenir la tension car il empreinte de nombreux effets de jumpscare, de hors-champs et d'obscurité déjà bien moulés pour nous foutre la trouille. La musique stridente, elle aussi, n'est pas sans rappeler les angoissantes bandes originales d'Halloween et de Scream.... Donc oui, on peut se satisfaire de cette violence parfois surprenante mais inutile de compter sur Strangers : Prey at night pour étonner les plus téméraires d'entre nous... On a cauchemardé pour bien pire !