Vouloir obtenir une classification grand public aux US (PG-13) est ridicule quand on a un scénario qui se passe dans un asile à l'ancienne pour femmes et un bordel, ou il n'est question que de désir, de viol, de souffrance, de sacrifice. Résultat: rien n'est assumé, rien n'est à l'écran sauf des massacres de créatures qu'il est politiquement correct de tuer (démons, zombis, orques, robots...). Du coup, on ne s'attache pas aux héroïnes de Jack Snyder qui ont autant de réalité et d'humanité qu'une pub pour du parfum de luxe. On pense beaucoup au 'labyrinthe de Pan', excellent film / conte au scénario proche de Sucker Punch sur bien des points, mais dans lequel on ressentait de l'empathie pour les personnages. Mais le labyrinthe de Pan assume la noirceur de son histoire... et est classé 'R' aux Etats-Unis.
Heureusement, la mise en scène et le montage, sont interessants. Il ne s'agit plus "d'effets spéciaux" mais d'une caméra totalement libre qui peut tout raconter. On appréciera la séquence d'introduction, sans doute la séquence du film la plus réussie, ainsi que les trois niveaux de réalité du film, toujours lisibles comme dans Inception. Cette volonté de regarder vers l'avenir, de ne pas faire un film comme on en faisait déjà il y a 40 ans, de trouver de nouvelles manières de raconter une histoire au cinéma est une rare qualité. Ce que font aussi les Wachowski (Speed Racer était aussi une sorte de démonstration formelle mais autrement plus réussie). Car Snyder n'est ni un Wachowski, ni un Nolan, ni un Fincher, malheureusement pour lui.
En outre, les scènes de combat laissent aussi à désirer. Très inégales, elles font surgir quelques plans fantastiques, ont de très belles intros mais sont trop longues et finalement ennuyeuses.
Reste un fin réussie, intéressante, ou Zack Snyder semble dire aux réalisateurs: voilà, je vous montre le chemin, maintenant à vous de faire de vrais films.