Résumé et description :

Après 300, Watchmen et le Royaume de Ga’Hoole, Zack Snyder revient avec Sukcer Punch sorti en mars 2011.

Le début du film, sans narrateur, met en scène la mort d’une mère, la défunte avait légué toute sa fortune à ses deux filles, d’ou la fureur du beau-père qui cause la mort de la fille cadette et accuse l’ainée, Babydoll, d’avoir tué sa sœur.

Babydoll est enfermée dans un asile psychiatrique ou le beau-père propose de l’argent à l’infirmier responsable afin qu’on puisse lobotomiser sa belle-fille dans les brefs délais.

Ensuite, le film nous fait plonger dans l’état comateux de la patiente, ce qui s’avère être son rêve ou son imagination sera l’histoire d’un groupe de filles enfermées dans une sorte de cabaret dirigé par l’infirmier responsable. Babydoll sympathise avec quatre danseuses et leur avoue un peu plus tard son désir de quitter le cabaret.

Sous la tuteure de sa chorégraphe, qui n’est autre que sa thérapeute dans le monde réel, Babydolle se laisse emportée par ses rêveries à chaque fois qu’elle effectue une dance.

Durant son premier « voyage » onirique, Babydolle rencontre un « sage » auquel elle avoue son envie de « liberté », celui-là lui conseille d’avoir 5 éléments qui devrait contribuer à sa liberté : Une carte, un feu, un poignard et une clé, le cinquième élément demeure un mystère.

Ainsi, le film est basé sur une narration intercalée durant laquelle nous sommes témoins de ce qui se passe au cabaret et de ce qui se passe dans la tête de Babydolle d’une façon parallèle.

Le niveau 2, ou Babydolle et ses amies sont des danseuses, il s’agit d’un unique objectif : s’évader. L’atmosphère est sombre, les personnages assez émotifs, l’histoire est pathétique, les scènes ordinaires et vraisemblables, ça nous fait penser à « Moulin Rouge », mais le coté artistique est quasi-absent. On a affaire à des jeunes filles sexy, maquillées jusqu’au bout des ongles avec des mini-jupes et des corsets qui laissent apparaitre le fond vulgaire et érotique des personnages. Le propriétaire du cabaret a l’apparence italienne de mafioso, et les scènes de spectacle sont très bien équipées pour des danseuses qu’on n’a jamais vues danser !

Effectivement, la scène se passe dans un dancing, les personnages sont des danseuses qui dit-on ont assez de talent et de charme pour attirer les clients les plus riches, mais en aucun moment on n’a vu Babydolle faire son show. A chaque fois que l’occasion se présente, là ou on est sensé admirer ne serait-ce qu’un sensuel tango, l’héroïne avec sa chevelure blonde et son teint extra blond qui laisse apparaitre des joues rouges en permanence, nous replonge dans son monde « fantastique », niveau 3.

Tantôt, elle achève deux samouraïs super géants, tantôt elle s’unie à ses quatre compères pour mitrailler toute une armée d’allemands, puis on a affaire à des scènes spectaculaires ou les effets spéciaux parlent d’eux même dans des extrait de Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, Troie, Matrix ou même Inception. Un dragon assommé par une blanche-neige armée d’une épée, d’un pistolet et bien-sur d’une jupe très mini, des robots, sans doute inspirés de Terminator, et toujours des super-héroïnes qui en sortent indemnes ou même leurs faux-cils ne bougent pas d’un millimètre.

Cela-dit, l’une des cinq « fantomettes » meurt suite à l’exposition d’une bombe qui anéantit toute une ville. Au niveau 2, le même personnage est poignardé. Plus tard, le propriétaire du cabaret comprend les agissements des danseuses, tue deux parmi elle et menace celles qui restent.

Malgré toutes les contraintes et la difficulté même de sortir de cette prison, Babydolle et Sweat Pea réussissent à rassembler les quatre éléments, mais l’une d’elle est obligée de se sacrifier et rester prisonnière afin que l’autre puisse s’échapper, Babydolle juge bon que ça soit son amie qui quitte le cabaret parce qu’elle avait une raison pour être libre, c’était le cinquième élément ou la raison pour laquelle cette évasion devrait être lieu.

Finalement, le film nous fait revenir au niveau 1 : la réalité. Babydolle est lobotomisée, elle est la victime de la perversion de l’infirmier responsable, mais enfin, elle est sauvé par sa thérapeute, mais reste néanmoins inconsciente de ce qui se passe autour d’elle et le film finit par le départ de Sweet Pea vers de nouveaux horizons.

Vers la fin, Sweat Pea nous laisse entendre les paroles suivantes :

« …Qui sera au centre de l’histoire ? Qui baisse le rideau ? Qui choisit les pas que l’on danse ? Qui nous rend fous ? Nous fouette et nous auréole de victoire quand on survit à l’impossible ? Qui donc, …fait toutes ses choses ? »

Points forts :

Décidément, Zack Snyder est un réalisateur qui frappe haut est fort. Il avait déjà réalisé des scènes spectaculaires bourrées d’effets spéciaux sans pour autant nuire à l’image et au son. Bien au contraire, ce réalisateur talentueux se démarque par sa nouveauté et le changement monumental qu’il introduit au monde de l’image cinématographique. Il s’inspire de ses ouvres antérieures dont 300 mais aussi de grands chef-d’œuvre de la science-fiction et des films de guerre. Snyder pose son décor au milieu d’une atmosphère sombre et fait un portrait cruel et pathétique d’une jeune fille blessée et terrorisée.

Si Zack Snyder devrait être félicité, ça ne serait que pour l’image et le son de haute qualité qu’il attribue à ce film qui ne manque pas de lacunes.

Points faibles :

Bien que ce film soit digne d’un jeu-vidéo de grande qualité, mais ce qui fait de cet œuvre son point fort, est sans doute son point faible à la fois.

L’ennui s’installe à partir du moment où le narrateur, quasi-absent, marque une certaine rupture quand on passe du niveau 1, le réel, au niveau 2, le cabaret, et la trame des évènements séparés, bien qu’ils semblent liés, continuent quand on traverse le niveau 3 que nous jugeons carrément inutile.
La narration manque de transition, on peut expliquer le niveau 2 par l’état second de la patiente, car la lobotomie provoque une sorte de schizophrénie, mais comment explique-t-on le niveau 3 ? S’agit-il d’un rêve ? D’une imagination ? D’une hallucination ?

Même si on arrive toute fois à expliquer le transfert de l’histoire du niveau 2 ou niveau 3, nous nous demanderons toujours quelle serait l’utilité des scènes intemporelles qui n’ont rien à avoir les unes avec les autres. Aucun lien spatio-temporel, aucune relation à utilité narrative, on a l’impression que le réalisateur a surjoué ses personnages et tout son film, c’est comme s’il voulait donner un plus à son œuvre mais s’est finalement perdu dans la signification même d’un film qui l’a confondue avec un jeu-vidéo ou une bande dessiné.

Le deuxième point que je reproche au film c’est la simplicité de l’intrigue, mais de quelle intrigue s’agit-il ? Le film n’a même pas une histoire ! Alors qu’il contient plusieurs histoires différentes à trois niveaux différents, ceci-dit le film est vide !

Pourquoi l’œuvre de Zack Snyder serait un film sans signification ? Pour la simple raison que le réalisateur a essayé de mixer ses différentes inspirations dans un film sans intrigue. Babydoll essaye de s’échapper, pour cela, il lui faut cinq éléments, des objets comme une carte et une clé. Mais c’est évident, pour sortir d’une prison, il faut disposer d’une clé et d’une carte, c’est drôle comment ce film m’a fait penser à Prison Break, mais le coup du tatouage sur le corps de Scofield était beaucoup plus original.

Le plan de l’héroïne se résume à des objets de jeu d’un enfant de neuf ans qui joue les pirates dans son petit bateau qui coule dans les mers profondes. Et Babydoll ressemble à Blanche-Neige ou la Belle aux Bois Dormants qui massacre les montres avec une simple mitrailleuse et une épée de Star Wars, avec de super danseuses dont on a aucune information, aucun détail sur leur passé, une bande de filles malmenées qui cherchent à se libérer, or ce n’en est en rien le scope de l’année monsieur Snyder ! On cherche depuis des millénaires à se libérer, et ce n’est pas une jolie blonde de 20 ans qui saura nous dire qu’il faut se battre pour mériter son bonheur et avoir une raison pour se cela !

Un dernier détail extrêmement important, l’héroïne est certes dans un état de transe, elle a des hallucinations et il semblerait même qu’elle est sujette d’une schizophrénie avancée due à son intervention neurochirurgicale, mais j’aurai préféré que les téléspectateurs ne comprennent pas cela dès le début du film, qu’il n’aient pas une idée sur le passé récent de la patiente et sur les conséquences de son état, le réalisateur a fait la bêtise de tout donner dès la première scène, on connait au préalable l’histoire, la douleur, la souffrance et le but de l’héroïne, du coup on s’ennuie tout au long du film car il nous est impossible d’imaginer une autre fin à l’histoire, c’est soit elles réussissent à s’échapper, soit elles restent crever dans le cabaret, ou l’asile psychiatrique ou dans je ne sais quel niveau de délire fantastique.

Cela me fait penser à Shutter Island, on a à peu près la même situation, mais Martin Scorsese était beaucoup créatif pour retracer les évènements de son thriller psychologique dont l’intrigue est plus complexe que l’histoire en elle-même.

Pour finir, je dirais qu’il y a néanmoins une scène qui m’a marquée et qui résume probablement le sens de ce film tant cherché dans les scènes extravagantes, je trouve cette scène assez émouvante et assez significative, il s’agit du sacrifice qu’elle a fait Babydoll pour permettre à son amie de s’évader, le 5ème élément était le sacrifice et que seule une personne capable d’assumer ses actes a le droit de réclamer sa liberté, seule une personne qui a un objectif et qui sait quoi et comment faire de son existence, Babydoll reste encore emprisonné parce qu’elle est encore jeune, elle doit encore apprendre et se fixer des objectifs ensuite chercher sa liberté. Sweet Pea est plus réaliste, plus expérimentée, l’histoire du film est la sienne.

Créée

le 25 sept. 2014

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