Sucker Punch par DrLuthor
Bon allez, je me plie au difficile exercice d'écrire quelques lignes sur le dernier film de Zack Snyder, Sucker Punch. Ce film est un peu le Scott Pilgrim cru 2011 : un film pas vraiment adulte pour nerds endurcis.
Pour le speech, le spectateur suit le parcours d'une blondinette de 20 ans, internée dans un hôpital psychiatrique pour avoir tué sa petite sœur en voulant la défendre de leur tyrannique beau père, leur seule famille restante. Elle y apprend rapidement qu'elle sera lobotomisée dans 5 jours. C'est donc le temps qu'il lui reste pour rassembler les outils nécessaires et mettre à exécution un plan d'évasion avec l'aide de quatre codétenues.
L'originalité du film vient de la personnalité de cette jeune fille à l'imagination débordante qui se fait appeler Babydoll. Pour échapper à une vie cauchemardesque, et avec l'aide des drogues qui lui sont administrées, Babydoll transforme son combat pour la liberté en une série d'épreuves épiques. Epaulée par ses camarades et une bande son omniprésente très rock, elle se retrouve dans des lieux inspirés des manga, de la BD, de l'heroic fantasy et de la SF, où elle affronte Samourai, zombies, dragons et robots.
Après une introduction remarquablement mise en scène, le film se présente de manière décousue, sautant d'un univers à un autre, mais répétant un schéma narratif assez simple. Le tout est soutenu par un énorme travaille de production, un travail important sur les couleurs et des effets spéciaux à foison. Côté son, on a une très bonne bande son de reprises british (Beatles, Queen, Iggy Pop, Pixies, Björk, ...) accompagnées de bruitages à un volume continuellement très élevé, de manière à sentir les explosions jusque dans les pieds. Grisant !
Malgré un jeu d'acteur correct, on a du mal à accrocher à ce film aux airs de série B (tenues suggestives inside). On a l'impression que Zack Snyder a voulu faire une série de clips (présentant quelques longueurs) dont il aurait essayé de justifier la présence dans un film en les liants par une histoire.
On a donc une grosse production qui explose aux yeux comme aux oreilles. La qualité de réalisation est indéniable, la personnalité de Babydoll accrocheuse. Mais le film s'enferme dans un trip nerd au léger goût de navet. Une faute beaucoup trop présente qui ne joue définitivement pas en faveur du titre. Dommage.