C’est un talent qu’il ne cache plus ! Clint Eastwood, bien qu’il arbore toujours une touche de modestie à ces œuvres, arrive à rendre sa mise en scène habille, implacable et prenante de bout en bout.


L’amerrissage du vol 1549 est ancré dans les mémoires d’une Amérique en quête rétablissement. Pour les nouveaux regards, ce film offre les vertus d’un documentaire sans tomber dans la narration descriptive, ce que beaucoup n’aurait pas réussi à manier avec autant d’aisance.


Se donnant les moyen d’un montage parallèle, on parvient à nos fins en y découvrant l’envers du décor. Le spectaculaire appartient à la poignante reconstitution alors que la réflexion appartient à l’hommage que l’on donne à un « héros ». C’est pourquoi l’œuvre insiste sur ce point en lui donnant comme seul prénom « Sully ». La figure et donc l’image d’une personnalité qui sort du lot résulte ici d’une réaction honnête.


Tom Hanks introduit ce héros malgré lui dans un quotidien que l’on discerne rapidement, alors qu’un unique vol nous ait présenté. Il interprète avec justesse ce pilote ordinaire, dont le respect est mérité après toutes ces années de service. Airbus pose alors ses personnages bureaucratiques que sont Dr. Elizabeth Davis (Anna Gunn) et Mike Cleary (Holt McCallany) pour ne citer qu’eux. On assiste alors à une véritable bataille morale et émotionnelle entre ces deux partis qui défendent des points de vue cohérents, bien que la part de subjectivité peuvent troubler l’ordre des choses.


La responsabilité est à double sens et double tranchant ici, et monsieur Sullenberger en fait les frais. On occulte l’impact familial dans un élan essentiellement émotionnel, car le peuple ne demande qu’à être ému et encouragé. Ce n’est donc pas une vision globale que l’on admire, autrement les passagers auraient une exploitation prolongée post-drame.


Que ce soit clair, « Sully » est une enquête qui aboutit à la remise en cause du système administratif, piégé par son propre code. L’hommage au héros ordinaire est le résultat de cette intrigue, en passant devant le sauvetage des 155 concernés d’un tel « miracle ».


Adopter cette observation, c’est accepter d’être transporté par des réactions sincères, habilles et subtiles.

Cinememories
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le 9 juin 2017

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