Et pour ce soir (oui, encore une fois, je suis pas très ponctuel...)


Sully, 2016, de Clint Eastwood, avec Tom Hanks dans le rôle du commandant Chesley "Sully" Sullenberger.


Synopsis maritimo-aviaire : Le commandant Sullenberger, pilote d'avion de ligne, décolle tranquillement un matin de janvier depuis l'aéroport de LaGuardia, à New York. Pilote chevronné, 40 ans d'expérience de vol, il n'y a rien à signaler. Enfin, rien... Si, y'a ces saloperies d'oiseaux qui ont la bonne idée de voler en groupe face à ce géant d'acier. Pas cool pour eux autant que pour les deux réacteurs de l'A320 qui vont lâcher. Impossible de rejoindre les pistes les plus proches, le commandant tente donc une manoeuvre qui n'a quasiment jamais de bon résultats : un amérissage sur l'Hudson. Quelques jours plus tard, ce même commandant doit répondre de ses actes devant la NTSB, le conseil national de sécurité des transports, pour comprendre pourquoi l'avion n'est pas rentré sur une piste, parce que bon, les assurances, elles font la gueule de devoir payer un avion complet, alors si on peut mettre ça sur le dos du commandant... même s'il est unanimement acclamé comme un héros et que tout le monde a survécu à ce "Miracle sur l'Hudson".


Eastwood se lance dans son volet "les héros américains". Le lien principal est toujours l'armée. On est après "American Sniper" et avant "Le 15:17 pour Paris". J'apprécie vraiment Eastwood, peut-être le dernier grand monstre du cinéma, avec un héritage monstrueux. Et honnêtement, le fond est déjà moins critiquable qu'avec American Sniper. Mais...


En fait, j'ai un souci avec le mouvement que choisi actuellement Clint dans son cinéma. On retrouve ici toute la gentillesse, les bons sentiments, la représentation du héros (plus humble pour le coup que Chris Kyle, même si ce dernier n'est pas montré comme étant un sale con comme sa biographie le laisse voir, dans American Sniper), les remerciements nationaux, la solidarité, le fait qu'au final, l'humain revient en force chez les américains (en tout cas, ici, les New-Yorkais). En soi, pas de souci avec ça, d'autant qu'il n'y a pas d'appui biblique qui m'avait fait détester Flight (pour rester dans le film de catastrophe aérienne). Sauf que je trouve qu'il n'y a quasiment plus que ça dans les films du vénérable acteur/réalisateur. Sully est un personnage finalement fondamentalement bon, personne n'est réellement mauvais. Du coup, la technique, c'est de montrer que la commission du NTSB sont les méchants (ce qui est compliqué, parce que c'est une commission de sécurité obligatoire et bien sûr, eux étaient aussi soulagés de voir que le choix du commandant a sauvé tous les passagers, dans la réalité). Bref, c'est compliqué à ce niveau.


Alors, formellement, c'est très propre. La scène de l'amérissage est bien foutue, les réactions des professionnels et surtout des passagers dans l'avion est bien montré, d'autant que c'est loin d'être évident de filmer dans un couloir d'avion, j'imagine bien un rail de plafond qui fait faire les mouvements le long du chemin. Le rythme est bien travaillé, fait de flashback sur l'accident en lui-même, ce qu'il faisait avant de prendre l'avion, les discussions de l'équipage avant l'accident, l'après accident, quelques jours après l'avoir encaissé, les réactions de la population, la sensation d'avoir du mal à encaisser cette réalité... Les acteurs sont tous bon mais à ce niveau, je n'ai aucune inquiétude, d'une part parce que les acteurs sont bons (Tom Hanks, quoi ! Et Aaron Eckhart est toujours très cool, même avec sa moustache broussailleuse !), d'autant que Clint sait diriger ses acteurs simplement.


Du coup, pris à part, c'est un bon film, clairement, mais dans une filmographie, ça me pose davantage de souci. Du coup, je dirai... 7/10 en le prenant à part. Mais cette trilogie thématique est franchement faible face à ce que Clint sait faire et nous a proposé par le passé...

Tony_Gendron
7
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le 23 mai 2018

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Tony Gendron

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