Made my day

Comme je suis un gros macho qui aime les gros flingues, les golf GTI et les tatouages maoris, j'avais toujours repoussé le visionnage de "Sur la route de Madison", estampillé "film romantique" par le commun des mortels. Moi je préfère le Clint Eastwood période "Homme sans nom" / "Inspecteur Harry". Celui qui parle avec un cigarillo coincé entre les dents et qui flingue ceux qui font rien qu'à l’embêter. Mais bon Clint Eastwood rest Clint Eastwood, même quand il se la joue lover au fin fond de L'Iowa.

"Sur la route de Madison", c'est un film sur une rencontre torride de 4 jours entre une mère au foyer d'un bled paumé des Etats-Unis et un photographe aventurier qui travaille pour le National Geographic ayant reçu la périlleuse tache d'aller photographier les terribles ponts couverts du Conté de Madison ! Mais sous mon torse velu se cache néanmoins un cœur. Et je dois dire que ce film a sur fissurer le granit robuste de mon palpitant. "Sur la route de Madison" est un film bien foutu. On s'attache très vite aux personnages et forcément on s'éprend de leur courte histoire d'amour. Je pense que n'importe quel homme rêverait d'être le Clint Eastwood de ce film. Et j'imagine également que n'importe quelle mère au foyer adorerait voire Clint débarquer tout en bretelle et en testostérone dans leur cuisine.

J'ai quand même préféré la toute la première partie du film. Celle qui précède leur premier baiser. Clint Eastwood parvient à instaurer une tension furieusement érotique basé uniquement sur des non-dits et des pulsions refoulés. Le reste est plus classique et attendu. Ça s'aime, ça se quitte, ça pleure. C'est beau, c'est triste, c'est émouvant, mais ça ne réinvente pas non plus le genre.

Je préfère toujours Clint Eastwood en poncho dans le désert que Clint Eastwood avec des bretelles dans l'Iowa. Mais il n'empêche que "Sur la route de Madison" est un très bon film.