Sympa

Combien de films ont été crée sur le mythe de l'homme-singe Tarzan et ses exploits ? Quand Disney se décide à faire un film d'animation sur cette légende, le studio sait que ce n'est pas une idée neuve et qu'il va falloir renouveller la recette. C'est dans cette optique que la morale, a été modifiée, ainsi que bien des caractères du héros, créant ainsi une oeuvre différente et rafraichissante. Mais tout n'est pas si reussi dans cette oeuvre au demeurant sympathique... Explications !

Inutile de rappeller le récit de Tarzan tant il est ancré dans la culture populaire de chacun. Petit garçon élevé par des singes apres avoir été trouvé par l'une d'ellesdans la jungle, il devient un homme fort et roi de la jungle, avant de rencontrer ses semblables... dans la version de Disney, on trouve un peu moins de glorification de l'Homme, moins de testostérone et plus d'émotion, ainsi qu'une petite dose de modernité bienvenue. Ainsi, enfant, Tarzan se sait différent des autres gorilles et en souffre. C'est pour se faire accepter des autres et particulierement de son père adoptif Kerchak qu'il développe sa force et offre le cadavre du léopard qui a tué précedemment l'enfant de sa mère adoptive... Quand il rencontre les humains, il découvre dans le même temps son espèce et tout un monde qui apparaît logiquement comme étant le sien. Tout ceci montre avec Tarzan la problématique de l'enfant adopté, transporté dans une autre culture et tiraillé entre ses deux familles, adoptive et biologique, et qui se sent obligé de choisir... Finalement, Tarzan décidera de rester avec les gorilles, sa mère, mais en partageant la jungle desormais avec Jane, prouvant que les deux ne sont pas inconciliables, mais aussi que la famille adoptive peut avoir une importance plus grande que les parents biologiques en dépit de l'importance de vonnaitre ses racines. Finalement, tout le message du film tient en une seule phrase répétée dans les paroles des chansons de Phil Collins : "Two worlds, a family". En choisissant de se focaliser sur la quête identitaire plutôt que le statut de domination sur la nature de l'homme, le film se permet une dose de modernité bienvenue. Tarzan a en plus l'avantage d'être un heros que l'on prend plaisir à suivre dans ses aventures : si enfant, il se montre touchant, il ne devient pas -contrairement à Hercule- de plus en plus idiot. Peut-être parfois un peu naif dans sa vision des desseins de Clayton de par sa méconnaissance totale de l'homme, il reste jusqu'au bout un personnage attachant et réussi. Parmi les autres personnages humains, on trouve Jane, la jeune femme avec qui il vit une histoure d'amour. Sympathique, elle reste malheureusement un peu trop passive et naive pour remporter totalement l'unanimité, bien que sa relation avec Tarzan soit mignonne. Clayton est un méchant plus fade que ses prédecesseurs et le père est juste là pour faire rire. Du côté des animaux, en revanche, la galerie est un peu plus enthousiasmante. Les gorilles, parents adoptifs de Tarzan, apportent chacun dans leur genre leur lot d'émotion. Tok, amie de Tarzan, est sympathique tout comme l'éléphant hypochondriaque Tantor.
Malgré une histoire sympathique, force est de constater que certains aspects du scénario sont un peu brouillons, dû, je pense, à une accumulation de problématiques, sans que le but ne soit déterminé dès le début. Tarzan cherche qui il est, cherche à se faire accepter par Kerchak, rencontre l'amour avec un rythme peut-être trop rapide ou désorganisé. Je ne sais pas exactement, mais il y a dans le scénario un petit quelque chose qui fait que...

Visuellement, par contre, les décors font un sans faute. Magnifiques, magiques, ils mettent à l'honneur la jungle africaine, d'une manière luxuriante rarement vue jusqu'ici. Moins réaliste, la jungle apparaît comme un lieu accueillant, comme la perçoit Tarzan. Une merveille. L'animation est de très grande qualité, notamment quand le heros surfe sur les branches (une idée étrange, mais enfin, ça permet de montrer la qualité de l'animation et dapportr un peu de fraîcheur) et les personnages sont remarquablement intégrés dans les décors, mais aussi entre eux, surtout quand on pense quils ont été animés à des milliers de kilomètres les uns des autres. L'image de synthese est encore un peu faiblarde, mais on y voit malgré tout une grande amelioration. Un bémol cependant pour le design des personnages humains pas toujours des plus réussis. Concernant la musique, elle est, en elle-même, assez agréable. Les compositions de Phil Collins donnent un "peps" certain à l'ensemble, avec cependant un gros bemol pour leur intégration dans l'histoire : l'émotion ne passe pas. Pas du tout. On est déconnectés des paroles, sans doute en partie parce que Collins ne comprend pas ce qu'il chante en français, et des personnages puisque les chansons ne proviennent pas d'eux. Dans "Frere des Ours", cet inconvenient sera plus ou moins réglé...

Bref, Tarzan est un bon Disney, un divertissement plaisant et de grande qualité graphique qui fait passer un bon moment. Mais il n'est pas parmi les meilleurs selon moi. Je salue cependant ses qualités en lui offrant une note qui me semble ici tout à fait juste.