Comme le titre l’indique et comme dans mon précédent Kore-Eda (« Still walking », 2009, 8/10), le film traite des relations familiales et surtout des relations père-fils. Ryota (le père) est un « winner », brillant numéro deux dans un cabinet d’architectes. Il travaille les soirs et les week-ends et il est sûr de lui. Une chose pourtant le préoccupe : Keita, son fils unique âgé de 6 ans, est un enfant calme et doux qui ne présente pas les caractéristiques d’un premier de la classe. Pour augmenter ses chances de future réussite, il l’inscrit dans une école primaire privée, ce qui permet aux spectateurs de pénétrer dans l’intimité d’une école pour enfants de la « upper class » japonaise.

Rapidement après le début du film, les parents apprennent que leur fils a été échangé à la naissance, suite à une erreur de la maternité, avec un garçon d’une autre famille, qui se révèlera d’un milieu social nettement moins élevé que le leur. Pour le père, « Tout s’explique donc » : son futur winner de fils, c’est l’autre... A partir de ce point de départ caricatural, Hirokazu Kore-Eda construit une histoire très subtile et nous montre les relations et les échanges qui se tissent entre ces deux familles que tout oppose. Il n’y a pas de clichés et le scénario est fait d’une multitude de détails, souvent inattendus, toujours émouvants, qui nous rappellent certaines expériences personnelles mais vus à travers le prisme de la culture japonaise.

Le film est peut-être un peu long (2 h) mais il nous permet de suivre l’évolution psychologique des personnages, et notamment de Ryota, le père architecte, joué par Masaharu Fukuyama, qui est absolument excellent. Les deux gamins, Keita (joué par Keita Ninomiya) et Ryusei (joué par Shogen Hwang) sont également très bons.

Une fois de plus, le cinéma japonais nous fascine et nous impressionne en traitant dans une forme originale et inattendue et dans un contexte très éloigné de la culture européenne, des problématiques universelles.

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le 29 déc. 2013

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Gritchh

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