Film d'une intensité rare et sans aucun doute un des films que je garderai longtemps avec moi

Réaction à chaud, je sors tout juste du cinéma. J'ai déjà envie de le revoir mais je ne sais pas si une seconde vision de suite me donnera un autre angle d'approche. L'avantage c'est que le film est long et relativement lent et qu'on a tout loisir de se plonger dedans. Tout est là déjà, une simplicité et une justesse qui est pour moi l'essence même du cinéma. Emouvoir et donner à réfléchir. Et on n'est pas chez les frères Coen, je suis pas en train de me creuser la tête pour tenter de comprendre pourquoi une focalisation aussi importante sur la figure du chat. Ici, on est face à une partition parfaite, tout est limpide et lumineux, il n'y a pas de pathos, pas de gras, c'est subtil sans que ce soit jamais appuyé. Et le réalisateur d'arriver à marcher sur ce fil ténu tout au long de ces deux heures, d'être là comme un funambule et son numéro d'équilibre, c'est prodigieux.


Ce film m'a bouleversé comme rarement. Il m'a attendri, m'a fait rire, m'a questionné. C'est ça que j'aime au cinéma, quand mon intellect est stimulé, quand tout en regardant ce film magnifique, il y a ce mécanisme qui se met en branle et des questions qui fusent et pendant que je suis pendu à l'écran, je me projette dans ces questionnements et c'est ça la magie du cinéma. Etre suspendu aux lèvres d'un personnage car sa parole est vrai, que ces questionnements ne sont pas propres à la société japonaise mais résonnent comme une vérité universelle. En plus d'une leçon de cinéma (élégance de la mise en scène, jeu des comédiens époustouflant, photographie soignée, science du montage, justesse de l'écriture et des dialogues), j'ai pris une putain de leçon de vie.


J'avais déjà adoré "Nobody Knows" de ce même réalisateur qui m'avait beaucoup touché, celui-ci m'a encore plus remué. Je suis resté assis quelques minutes après la fin du générique en me disant que c'est pour ça que j'aimais autant le cinéma, que cet art revêt autant d'importance dans ma vie car il m'aide à mûrir, à grandir. D'ailleurs de grandir, on y fait allusion dans ce film, le père du gamin parlant à son fils de 6 ans lui disant qu'il faudra qu'il devienne adulte (je ne me rappelle plus du dialogue exact) mais c'est exactement ça, le personnage du père évolue, il grandit lui aussi dans un autre sens, il se bonifie et ce message d'espoir qui clôt le film est un immense moment de cinéma.
Il me faudra sans doute du temps pour digérer ce film et un jour quand je serai père, je me rappellerai de ce film qui m'aura aidé un moment à comprendre d'une autre manière le Monde.

Jocelyn_Du_Boue
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le 12 janv. 2014

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Isaiah Kewendi

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