Nolan, habitué des concepts spatio-temporels, ne fournit que des informations très parcellaires sur ceux à l’œuvre dans Tenet. Il laisse à ceux qui le veulent l'envie de voir le film comme un pur film d’action. Il laisse aussi à ceux passionnés par le sens des indices pour reconstituer son puzzle. Le premier étant bien entendu “Le carré Sator”, bien plus complexe que le seul palindrome constitué par le mot Tenet. Ce mot occupe le centre du carré de cinq cases sur cinq comprenant les mots SATOR, AREPO, TENET, OPERA et ROTAS.
Néanmoins un grand film se définit surtout par l’émotion suscitée par la récurrence de plans éclairant un même thème, tels les accords plaqués sur la mélodie constituée par le déroulé de l’histoire. On fera ainsi le pari de lire le film (voir le résumé) comme une lutte contre la soumission face à ce qui semble inexorable. Priya appartient à la police du temps chargée de combler les failles temporelles. Elle croit éviter le pire en ne faisant rien pour modifier l’avenir. Le protagoniste use de son libre arbitre pour modifier le cours du temps, pour tenir ses promesses et, peut être, inverser le cours du temps qui conduit la planète à sa perte. Le futur a raison de se rebeller contre le présent qui va rendre la planète invivable. Éviter une troisième guerre mondiale c’est modifier le cours du temps ; croire aux promesses, à la supplique dune femme pour vivre libre, à l’amour dune mère pour vivre avec son fils. Suite de la critique ici