Alambiqué et quelque peu bancal, ceux sont les 2 adjectifs qui me viennent à l’esprit quand je pense à Tenet.
On est habitué à ce que Nolan nous ponde des scénars bien compliqués, et des films où il faut parfois attendre une bonne moitié pour bien tout comprendre. Tenet semble entrer dans cette catégorie, il faut s’accrocher et on est loin de tout comprendre, mais pas grave, l’action est assez prenante et on se dit que comme d’habitude Nolan va nous démêler tout ça vers la fin, nous donnant les clés pour tout comprendre.
Malheureusement ce n’est pas le cas. Alors qu’on commence à comprendre comment le film est construit, Nolan au lieu de lever le voile se lance dans un dernier quart peu convaincant. Une grosse bataille franchement pas très intéressante ni très captivante et ultra brouillonne
(2 armées qui coexistent dans 2 temporalités différentes ça devient vite bordélique et on ne comprend pas qui fait quoi)
. J’insiste sur la fin car elle est à l’image du film. On a du mal à faire le lien entre toutes les scènes, à l’image des 20 premières minutes, qu’on ne parvient jamais réellement à relier au reste du film. L’idée des tenailles temporelles, d’un temps à reculons qui nous permet de nous dédoubler, franchement l’idée est géniale, mais Nolan finit par s’y perdre et nous perdre.
Comme je le disais : alambiqué car Nolan complique faussement les choses en saupoudrant un scénario assez classique sur le fond (mais efficace) d’une espèce de théorie physique qu’il aurait mal recraché.
Bancal car, contrairement à son habitude, il ne retombe pas sur ses pattes. Comme je le disais plus haut, au moment où l’on pense que Nolan nos donnera les ultimes éléments pour tout comprendre, il nous sert une bataille pas bien folichonne, avec un dénouement sans aucune émotion. Faiblard pour ce qui est censé être l’apogée du film.
Tenet, en dépit d’un scénario plutôt bon et d’un concept intéressant, s’avère fatiguant, trop complexe, assez pompeux dans ses dialogues, sans explication convaincante de son délire temporel et se permettant de sacrées ellipses histoire de nous perdre un peu plus, Nolan est loin de la maestria d’Inception.
Tenet s’apparente au final à un espèce de James Bond sauce science-fiction, mais qui contrairement aux films de l’agent 007 perd tout son punch pour les raisons évoquées plus haut. Tenet où quand Nolan part trop loin dans ses délires à tel point qu’on ne le suit plus.