Ca devait arriver : Christopher Nolan, après le (relatif) repos narratif qu’il s’était accordé avec Dunkerque, a replongé dans ses obsessions temporelles. Il avait déjà frôlé l’ésotérisme fumeux avec Memento, Interstellar et Inception : mais parce que ses délires étaient alors mis au service d’une certaine forme d’émotion (paroxystique dans Interstellar), son gloubi-boulga intellectuelo-scientifique passait crème, ou presque. Dans Tenet, l’inclinaison psychédélique le cède au pur ego-trip, barbant au possible.


Il n’est plus question ici d’argument narratif un peu (beaucoup) perché pour mieux faire monter une sauce façon thriller noir dérangé (Memento ou Inception donc). Tenet est entièrement centré sur son nombril, soit un fantasme théorique absolument imbitable qui phagocyte tout ; ses embryons de personnages (dont l’un, on ne sait par quel miracle, est sauvé par le génie de Robert Pattinson, aussi patibulaire qu’élégant), comme son embryon d’histoire (une troisième guerre mondiale qui enverrait certains débris dans le passé, allez comprendre Charles).


Lire la suite ici : http://www.bubzine.fr/2020/10/16/tenet/

Francois-Corda
4
Écrit par

Créée

le 16 oct. 2020

Critique lue 159 fois

2 j'aime

François Corda

Écrit par

Critique lue 159 fois

2

D'autres avis sur Tenet

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

236 j'aime

80

Tenet
guyness
5

Tenet, mais pas sans bavures

Un célèbre critique de cinéma expliquait (à moins que ce ne soit mon grand-père, qui n’était pas à un paradoxe près) que si une intrigue avait besoin tous les quarts d’heures d’un long tunnel...

le 25 août 2020

200 j'aime

28

Tenet
Behind_the_Mask
9

La relativité du temps et de l'approche du blockbuster contemporain

Il faudra un jour qu'on m'explique. Car, sans doute, je ne comprends pas tout. Encore une une fois, soupirerez-vous. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur le fait que le blockbuster made in USA,...

le 26 août 2020

145 j'aime

44

Du même critique

Civil War
Francois-Corda
5

Critique de Civil War par François Corda

En interview dans le numéro d’avril de Mad Movies, Alex Garland se réclame d’un cinéma adulte qui ne donnerait pas toutes les clés de compréhension aux spectateurs, à l’instar du récent Anatomie...

il y a 6 jours

4 j'aime

Les Chambres rouges
Francois-Corda
4

Les siestes blanches

La salle de procès qui introduit Les Chambres rouges est d'un blanc immaculé et incarne aussi bien l'inoffensivité de son propos que le vide existentiel qui traverse son héroïne Kelly-Anne. On ne...

le 24 janv. 2024

4 j'aime

1

The Telemarketers
Francois-Corda
8

My name is Patrick J. Pespas

Les frères Safdie, producteurs de The Telemarketers, ont trouvé dans Patrick J. Pespas l'alter ego parfait de leurs personnages aussi décalés qu'attachants créés dans leurs longs métrages de fiction...

le 3 nov. 2023

4 j'aime