Ca devait arriver : Christopher Nolan, après le (relatif) repos narratif qu’il s’était accordé avec Dunkerque, a replongé dans ses obsessions temporelles. Il avait déjà frôlé l’ésotérisme fumeux avec Memento, Interstellar et Inception : mais parce que ses délires étaient alors mis au service d’une certaine forme d’émotion (paroxystique dans Interstellar), son gloubi-boulga intellectuelo-scientifique passait crème, ou presque. Dans Tenet, l’inclinaison psychédélique le cède au pur ego-trip, barbant au possible.
Il n’est plus question ici d’argument narratif un peu (beaucoup) perché pour mieux faire monter une sauce façon thriller noir dérangé (Memento ou Inception donc). Tenet est entièrement centré sur son nombril, soit un fantasme théorique absolument imbitable qui phagocyte tout ; ses embryons de personnages (dont l’un, on ne sait par quel miracle, est sauvé par le génie de Robert Pattinson, aussi patibulaire qu’élégant), comme son embryon d’histoire (une troisième guerre mondiale qui enverrait certains débris dans le passé, allez comprendre Charles).
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