Une génération plus tard, l'ordre de préséance s'est inversé : les comics précèdent le cinéma dans la chronologie des media (1). Grâce à ses pirouettes temporelles, le nouveau Terminator intègre le reboot dans son univers, comme les X-Men de 1964 connaissent un nouveau sort qui coexiste avec celui des originaux originaux (je ne cherche plus).
Incompréhensiblement(2), des terminateurs venus d'un futur qui n'existe "plus" sont venus tuer un John Connor du passé sans modifier de nouveau la trame temporelle qu'il a su recréer en 1992, et continuent à débarquer de temps en temps. Ce qui est pratique si l'on décide de continuer à faire contribuer Arnold sans sa présence réelle, chose devenue possible, comme le montre la scène du meurtre de John à laquelle n'a pas participé Linda Hamilton (ni probablement Edward Furlong), alors que son personnage y figure.


Terminator dark face
Finaud, le terminator nouveau maîtrise toutes les nuances d'ethnies et de langage parlé (Da!); il est métamorphe mais choisit de garder la plupart du temps l'apparence de l'acteur chicano qui l'incarne (sympa pour le spectateur quand même), ou qu'il incarne je ne sais plus, et traque une Mexicaine - qui doit entrer aux States pour le bien de toute l'Histoire humaine, ce qui nous permet de faire la visite d'un camp d'internement d' immigrants.


Machine in the girl
La nouveauté de cet opus est dans le prolongement logique de l'inspiration de Cameron : la jeune femme "augmentée" incarne les actuels rêves transhumanistes déjà fantasmés par le cyberpunk des années 80.


Terminabum fatum non bonum
J'entendais récemment que cinq branches distinctes de champignons avaient inventé séparément les lamelles au cours de leurs évolutions. Cameron pose la question : l'évolution suit-elle un cours inéluctable? L'humanité créera-t-elle fatalement les outils de sa propre destruction? Si ce n'est Cyberdyne, sera-ce un autre conglomérat public-privé (toujours américain, pas chinois, comme les camps - jamais chinois!)(3)?
Peut-on à la fois dénier tout caractère scientifique à une téléologie qui mettrait l'humain au pinacle de la "création", le but vers lequel s'orienterait toute l'évolution du vivant (alors qu'il n'est que l'un de ses infinis embranchements), et croire l'humanité condamnée par avance parce qu'elle obéit à une logique techniciste mortifère?


No way, José !


(1)L'épisode du comic X-Men Days of future past était fortement inspiré par le premier Terminator, avant de devenir la base d'une adaptation ciné dans les années 2010, .
(2)(mais dans la logique des Terminator I&II, puisque les robots viennent d'un futur déjà empêché - bien qu' "existant" en quelques sorte entre le I et le II, puisque ce futur annulé résulte de la présence de la technologie du T-1000 déposée dans les années 80, une boucle temporelle)
(3) Cours camarade, le nouveau monde est derrière toi ! Ma foi, tous les Terminator sont des courses-poursuites.

ChatonMarmot
6
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2019

Critique lue 1.1K fois

7 j'aime

17 commentaires

ChatonMarmot

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

7
17

D'autres avis sur Terminator : Dark Fate

Terminator : Dark Fate
Behind_the_Mask
6

¿ Si senior ?

Les gardiens du temple vous diront sans doute, depuis Le Jugement Dernier, que la saga Terminator, c'est plus trop ça. Ou le jugent comme tel, du moins, en forme d'affirmation péremptoire. Alors même...

le 26 oct. 2019

56 j'aime

7

Terminator : Dark Fate
Sullyv4ռ
2

Il n'y a pas de destin mais... Faudrait peut-être arrêter de se foutre de notre gueule 5 minutes !

Honnêtement je ne pensais pas voir ce film, la bande annonce avait suffit à me décourager de le découvrir en salle, mais je me suis dit qu'il faudrait que je découvre le massacre tôt ou tard, donc...

le 12 nov. 2019

52 j'aime

14

Terminator : Dark Fate
Buddy_Noone
2

L'histoire sans fin ?

L'ennui avec la franchise Terminator c'est que ses propriétaires successifs refusent de la laisser mourir. En 1991, la conclusion de Terminator 2 Le Jugement dernier n'appelait pas vraiment de...

le 17 janv. 2020

38 j'aime

8

Du même critique

X-Men : Dark Phoenix
ChatonMarmot
2

Pas de cul pour le MCU

**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...

le 5 juin 2019

52 j'aime

55

Midsommar
ChatonMarmot
10

All you need is love...

Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...

le 1 août 2019

42 j'aime

127

90's
ChatonMarmot
5

futurs vieux cons

Un film qui rend compte de la vie familiale et des rituels initiatiques d'un jeune garçon dans le milieu du skateboard ; ce qui sans être pour moi très captivant, m'interpelle sur un point : le...

le 31 mars 2019

29 j'aime

24