La tour infernale
Depuis Le Loup de Wall Street, le genre de l'économie au cinéma a pris un nouveau tournant. En effet, on assiste depuis peu à une mutation d'un public à la fois avide de divertissement et en même...
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Quand j'ai vu la bande annonce d'un film qui racontait les origines de la crise de ces dernières années, j'ai immédiatement pensé au Loup de Wall Street. Donc, c'est juste avec la bande-annonce et le casting en tête que je suis allée voir le film, pensant me trouver face à un délire assez léger dans le fond, et surtout avec beaucoup d'humour. Eh bien, pas vraiment.
Le film est construit d'une telle façon qu'on pense quasiment directement à un simili reportage: les acteurs qui s'adressent souvent à la caméra (et donc directement au spectateurs), les voix off, le rythme qui reste assez rapide...un système assez agréable à vrai dire, pour peu que ça ne dérange pas. Une fois que le film nous a passé en revue les différents protagonistes (sur une BO qui déchire, faut bien avouer), on attaque le sujet de façon brute. Et quel sujet!
Parler de la crise économique au cinéma, c'est jamais bien évident: les rouages sont complexes et bien les comprendre est nécessaires pour suivre le film. Et j'avais un peu peur au début, mais le film à trouvé un excellent moyen de faire comprendre vite et bien les rouages de l'immense bulle qu'était cette crise à échelle mondiale: des explications très claires et simple au travers d'actions de la vie de touts les jours. Et en plus, chaque exemple est expliqué par une personnalité différentes, ne faisant pas partie de l'histoire (je pense notamment à Selena Gomez qui explique l'économie en jouant au black Jack). Cette idée est juste géniale: la côté comique de la chose est amplifiée, et surtout la compréhension est totale.
Bref, une idée de génie.
Quand à ce que raconte le film, c'est ni plus ni moins qu'une critique de certes la crise mais aussi du système financier, et plus largement du système capitaliste. En plus, on a le droit à une réflexion sur l'humain et sa cupidité, la folie de l'argent, l'inégalité dans le monde, l'argent et sa place dans les gouvernements actuels. Eh ouais. Tout ça en même temps.
Tout le long le film s'amuse à nous envoyer des réflexions à la face, avec plus ou moins de subtilité
Notamment le personnage joué par R. Gosling qui sort à la fin, son chèque avec pleins de zéros dans les mains "Eh bien quoi? J'ai jamais dit que j'étais le gentil de l'histoire".
et se permet même de nous donner deux dernière petites claques juste avant le générique de fin.
Déjà, on a une partie qui nous explique que suite à tout ce qui s'est passé, de nombreux patrons de banques ont été arrêtés puis jugés. Et c'est là que le film sort un petit "Non, je déconne" et explique que seul un pauvre petit banquier qui n'avait rien fait en comparaison aux autres à tout pris dans la tête, et que les véritables responsables n'ont aucunement été inquiétés.
Une autre petite gifle ensuite avec un des personnages principaux qui se met à s'intéresser à une matière première: l'eau. Rien qu'avec un seul mot le film fait comprendre que les prochaines guerre économique se feront autour de l'eau. Et aussi, le film se termine sur une phrase qui nous explique que le cercle recommence, car en 2015 ont été lancé d'autres subprimes, avec un noms différents.
Le film fait une critique acerbe de ce qu'il s'est passé, des responsables, mais se permet de le faire avec un rire triste. Histoire de bien faire comprendre à quel point le système est fichu, corrompu selon lui. C'est à mon avis, ce qu'incarne le personnage joué par B. Pitt. Un ancien courtier qui fini par balancer aux deux jeunes "Vous vouliez être riches? Eh bien ça y est, vous l'êtes! Mais est-ce que vous avez conscience de ce que ça entraîne? Des centaines de gens virés de chez eux, des familles entières à la rue". En une phrase, il réussit à résumer le film.
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Créée
le 24 déc. 2015
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