La tour infernale
Depuis Le Loup de Wall Street, le genre de l'économie au cinéma a pris un nouveau tournant. En effet, on assiste depuis peu à une mutation d'un public à la fois avide de divertissement et en même...
Par
le 31 déc. 2015
63 j'aime
8
Le film promettait d'être une bombe cinématographique sur l'arnaque des subprimes, espèce de crime organisé en toute légalité au coeur de l'économie américaine et mondiale. Ce film est percutant, nul doute, et il faut le voir absolument et sans l'ombre d'une hésitation. Il parcourt les méandres du système bancaire et de la haute finance avec une dextérité que l'on doit à une mise en scène soignée, puis à des acteurs plutôt bons dans leur rôle. Le film se veut également très clair, et de nombreuses scènes permettent (en partie du moins), avec beaucoup d'humour et de détachement, de "vulgariser" la tentaculaire organisation qui a conduit à l'effondrement d'une économie sur la simple base d'une spéculation. Les musiques sont toujours très pertinentes. Mais si je ne mets pas plus, c'est parce que malgré ces louables efforts, on en demeure pas moins, pour un tiers du film, noyé dans un océan de chiffres, de données, de mots pompeux et de jargons inintelligibles, qui, malgré les susdites tentatives de désamorçage lexical, perdent le spectateur, plus qu'il n'en faudra, au risque même de créer des longueurs dans les dialogues. Sans doute est-ce la volonté du cinéaste, de nous perdre dans ce flux de données, où l'homme n'est plus qu'un chiffre, un pion dans l'échiquier financier, mais au final, cela risque d'ennuyer certains. Là où le Loup de Walt Street mettait un point d'honneur à se perdre en détails incommensurables au profit d'une satire mordante et absurde du cynisme bancaire, The Big Short prend le pari de perdre le spectateur tout en l'informant des moindres détails, et de garder un ton peut-être trop sérieux, propre au docu-fiction. Mais comme tout docu-fiction, il rend compte avec une parfaite objectivité de l'une des plus grandes arnaques de l'histoire de l'économie, de cet "âge du mensonge" dont parle à très juste titre un des personnages.
Créée
le 10 janv. 2016
Critique lue 270 fois
D'autres avis sur The Big Short - Le Casse du siècle
Depuis Le Loup de Wall Street, le genre de l'économie au cinéma a pris un nouveau tournant. En effet, on assiste depuis peu à une mutation d'un public à la fois avide de divertissement et en même...
Par
le 31 déc. 2015
63 j'aime
8
Henri, la crise financière de 2008, ça l'a déglingué. Au point de voter Front de Gauche (alors que c'était un Sarkozyste fervent) et de clôturer son Codévi auprès de la Société Générale qu'il...
le 23 déc. 2015
48 j'aime
16
En voyant arriver THE BIG SHORT, bien décidé à raconter les origines de la crise financière de la fin des années 2000, en mettant en avant les magouilles des banques et des traders, on repense...
le 16 déc. 2015
41 j'aime
Du même critique
j'hésite, pour caractériser ce film, entre deux adjectifs: carnavalesque et outrancier. Carnavalesque car, sous des dehors esthétiques, scénaristiques, le cinéaste se perd dans de délirantes scènes,...
le 11 nov. 2013
8 j'aime
1
Rares sont les films qui ont usé de si peu de moyens techniques et scénaristiques pour obtenir un résultat si éclatant. Un huis-clos sincère, de très bonne facture car appuyée par un jeu d'acteurs...
le 6 oct. 2013
7 j'aime
1
Le fantastique, c'est cet équilibre fascinant, quoique précaire, entre le réel, dans ce qu'il a de rude, de sophistiqué, de violent, et cette étrange prisme déformant, dans ce qu'il a d'inquiétant,...
le 31 janv. 2016
6 j'aime
4