Inequality for all... again

Je suis obligé d'aligner ma note sur celle d'inequality for all même si au final ce n'est qu'un film et pas un documentaire, car cela pose une question à laquelle je n'ai pas de réponse acceptable : comment un tel film est-il financé ? A-t-on atteint un tel niveau de cynisme que même la critique du système profite au système (99 francs style) ?
Bref, les Etats Unis ont cette faculté de proposer des fils fort peu flatteur pour eux, aussi bien sur les questions militaires que sociales ou, dans le cas présent, financières. Je n'ai pas l'impression que le cinéma de notre chère France soit en mesure de faire la même chose, et c'est bien dommage.
The big short (et son ridicule titre français) présente donc la crise des subprimes de 2008 depuis le point de vue de quelques gestionnaires de fonds ayant, d'une manière ou d'une autre, senti le vent tourner. La critique est acerbe et les accusations de stupidité et de fraudes à l'égard des banques fusent à tout vent, mais sans prendre le pas sur l'histoire des ces groupes de personnes "inspirés d'une histoire vraie" (quoi que ça veuille dire). Le casting est de qualité, la réalisation très honnête, avec une narration et des interventions face caméra au milieu des scènes plutôt sympathiques.
Le côté pédagogique n'est pas formidable mais à le mérite d'exister, et la conclusion du film est des plus percutante (et devrait inciter les gens à s'allier contre les puissants pour leur marcher sur la gueule une bonne fois pour toute plutôt que de se déchirer entre pauvres gars : en gros aucune chance que ça n'arrive).
Voilà pour ce rapide avis, si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi des gars ont payé des millions pour se faire cracher dessus, je suis preneur. Attendez, me dites pas, le film a rapporté plus que ce qu'il a coûté, et personne n'est descendu dans la rue brûler du banquier et guillotiner des hommes politiques ? Non, cette réponse n'est pas acceptable...