Idiocracy.

5,2 de moyenne sur le site.
4,4 de moyenne chez mes éclaireurs.

Ouille ouille ouille !

Que de notes sévères ! Je veux bien admettre que The Bling Ring n'est pas exempt de défauts mais personnellement j'ai passé un moment sympathique en regardant (ou plutôt découvrant) un univers qui m'est inconnu; le star system et ses dérives. J'ai beau travaillé dans la Comm', je vis malgré tout un peu en marge du système. Je n'ai pas (encore) de smartphone, je n'ai plus la télé depuis 7ans et je ne suis pas matérialiste pour un sou. De ce fait, ce film m'a vraiment interpellé. On y parle de jeunes de bonne famille qui cambriolent des stars et ciblent des articles de luxe; vêtements, chaussures, parfums, bijoux etc, etc,

Il parait que ce film est tiré de faits réels. Si les évènements se sont vraiment déroulés de la sorte alors juste W T F ! Non mais franchement c'est quoi ces gens qui quittent leurs somptueuses villas sans fermer à clé ? Qui garent leurs voitures de sport sans les fermer ? Qui laissent leur clé sous la paillasson ? Non mais sérieusement qu'est-ce que c'est que ces conneries ? C'est vraiment se foutre de la gueule du monde. Quand je suis chez moi je ne ferme pas forcément à clé car je ne crains pas pour ma vie et si cambrioleurs il y a ils n'ont pas intérêt à me rater parce que moi derrière je ne les raterai pas. Mais bon sang quand je pars de chez moi je ferme ma porte. C'est du bon sens. C'est évident. Je trouve ce comportement juste hallucinant !

Presque autant que celui des jeunes voleurs. Qu'il y ait de l'adrénaline à violer la loi/l'intimité d'une personne est une chose compréhensible mais s'en vanter auprès d'inconnus hyper-connectés h24 aux réseaux sociaux c'est probablement le summum de la bêtise. Dans le film cela peut s'expliquer par le fait que ces jeunes gens sont sans arrêt épargnés par le système grâce à leurs relations mais il n'empêche que cette marque de stupidité m'a profondément choqué. Une pure bande de têtes à claques. Surtout les filles. Il faut dire que le groupe est, à une exception près, composé exclusivement de jeunes filles toutes plus superficielles et manipulatrices les unes que les autres. On pourrait penser que c'est une caricature des BCBG modernes mais j'ai l'intime conviction que ce profil est (malheureusement) bien répandu de nos jours.

Reste qu'au sein du groupe il y a Marc (interprété par Israel Broussard) qui est le seul personnage correctement esquissé par Sofia Coppola mais surtout le seul qui fait authentique. Comprendre; qui a quelques neurones fonctionnels, qui perçoit l'absurdité de ces casses et qui surtout sent le danger arriver. C'est le personnage de Marc qui m'a aidé à ancrer le film dans le réel. Sans lui, sans son évolution ou ses craintes je me serais cru en plein trip SF avec des zombies d'apparence humaine... Si j'ai trouvé le personnage de Marc attachant c'est simplement parce que c'est le seul qui m'est apparu comme humain. Le seul qui a conscience de faire des erreurs mais qui pêche par désir de plaire aux filles. Bref un mec normal quoi.

Sofia Coppola est une réalisatrice dont je dois encore approfondir la filmographie mais je lui trouve une vision de la mise en scène assez singulière. Et plaisante. Sa manière d'éclater le récit avec des flashforwards facecam pour mieux glisser un "twist" scénaristique derrière ou de filmer certains casses a égaillé mon visionnage. Même si à contrario j'ai déploré certains traits "d'auteur" inutiles et pénibles comme par exemple la séquence de presque 2minutes où Marc consomme son crack. On s'en fout, c'est trop long et ça n'apporte rien. Bref à l'instar de Virgin Suicides, j'ai trouvé que Sofia était capable de produire des trucs bien chiadés et dans la foulée se vautrer dans le superflu et l'incompréhensible. Je trouve ça dommage voire frustrant car elle possède une patte capable de me parler.

Je le disais en intro, j'ai passé un bon moment avec ce film. Est-ce dû à un univers totalement superficiel que je ne connais pas ou aux quelques séquences (que j'ai trouvées) très bien réalisées ici et là ? Un peu des deux. J'avais aussi envie de voir la fin de l'histoire et cette dernière ne m'a pas déçue. Sans crier au génie, elle est cohérente. Et surtout elle enfonce bien le clou (ou la porte ouverte, ça dépend) sur la notion d'apparence induite par l'appartenance à une société sclérosée par (certains) médias et médiums. Je déplore peut-être un message trop limpide et marqué mais si la réalisatrice ciblait pour public les automates décrits dans son film, c'était peut-être obligatoire.

Enfin, même si le film déplait il a au moins le mérite de rappeler qu'on doit fermer sa porte quand on part de chez soi...