La terreur ne manque pas d’idées pour surgir là où personne ne l’attend. Après des clowns effrayants, des marionnettes étranges et des poupées tueuses, The Boy part sur cette dernière option située dans un grand manoir propre mais lugubre.
Greta, la nouvelle nounou, atterrit en Angleterre pour s’occuper d’une poupée, Brahms, élevée au même titre qu’un être humain. L’éducation qui lui est prodiguée par ses parents fatigués, doit lui être assurée selon des règles strictes. Greta, indifférente à ces mesures, va vite apprendre à ses dépens qu’on ne s’amuse pas avec la poupée.
Sur le papier, l’idée se tient, catalyser les peurs autour d’un objet inanimé qui par les plans fixes sur sa personne, suscitent le mystère et l’effroi. Le postulat fantastique ou du moins ce qu’on n’en croit, à savoir si une âme humaine a investi le corps de la poupée, s’empare du sujet qui prend racine dans un drame familial pour les Hellshire mais aussi pour Greta, touchée par un drame personnel.
La réalisation s’amuse à développer ce contour fantastique qui ne sort pas des règles académiques pour éprouver le calvaire en jump scare bien senti sans toutefois tirer réellement parti des situations qu’elle aborde. Le meilleur point du film réside dans le rapprochement affectif de Greta vers Brahms qui basculerait presque le rapport dans une obsession maladive. Or, cette portée émotionnelle n’atteint pas une certaine folie démesurée qui aurait complètement désorienté Greta ouverte à la névrose et au surnaturel.
Efficace mais pas toujours abouti, The Boy se regarde comme un produit d’épouvante standard bien que le twist reste cohérent avec le déroulement du film et ne subit pas une fin exagérée plongée dans la révélation de liens familiaux tordus.