The Crow a tout d'un très bon film générationnel à tendance gothique.

Troisième film du trop rare réalisateur Alex Proyas, surtout connu pour avoir vu la mort de son interprète principal Brandon Lee au cours du tournage dans des conditions un peu étranges (on parla comme pour son père Bruce Lee de complot), The Crow est l'adaptation d'un comic-book gothique underground créé par James O'Barr en 1989 suite à la mort de sa propre petite amie dans un accident de la route.

L'imagerie gothique de la bande dessinée est ici reprise avec brio. Dans une ville sombre empruntant beaucoup au Gotham City des Batman de Tim Burton, l'intrigue se pose dans une ambiance à la fois romantique (un mort qui revient dans la douleur venger sa bien-aimée) et extrêmement violente et rock n'roll. D'ailleurs la bande son du film reflète bien cela : Nine Inch Nails, The Cure, Pantera et autres Rage Against The Machine sont audibles dans The Crow. La violence est omniprésente dans l'acte de vengeance du héros avec des combats très bien chorégraphiés et des effets pyrotechniques assez esthétiques.

Si la prestation de Brandon Lee (et de sa doublure dans les dernières scènes tournées) est irréprochable malgré une tendance à la "pose" liée à l'essence même du personnage qui revient hanter ses assassins, le méchant interprété par Michael Wincott (aperçu depuis dans Alien – La Résurrection) est également crédible et fait passer la dose de folie (furieuse) nécessaire à en faire un ennemi valable pour cet Eric Draven revenu d'entre les morts.

Alors oui : le scénario est simpliste, mais tout l'enrobage, que ce soit en terme visuel, en terme de rythme ou en terme de charisme des personnages, magnifie ce qui n'aurait pu être qu'une simple série B perdue au fin-fond d'un video-club (on me souffle à l'oreillette que les VHS sont passées de mode et que mon expression parlant de video-club a forcément une date de péremption assez proche).

Il n'en reste pas moins que The Crow a tout d'un très bon film générationnel à tendance gothique et qu'il a permis à Alex Proyas de se faire connaître avant de réaliser l'excellent Dark City. Il s'agit une excellente adaptation de comic-book où un certain romantisme vient s'immiscer dans un magma de violence et de souffrance : à voir au moins une fois si le genre vous attire.

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Auteur : Eric
LeBlogDuCinéma
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le 12 juin 2012

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