The Dark Knight Rises par Tonton_Paso

Avec The Dark Knight, Nolan était presque parvenu à faire oublier l'opus précédent, un Batman Begins sans saveur, pas encore totalement débarrassé d'une esthétique gothique poussiéreuse héritée des adaptations réalisées par Tim Burton. Transformé en polar à la Michael Mann, sublimé par un méchant exceptionnel, The Dark Knight était parvenu à faire illusion, malgré un scénar' foutraque qui finissait par se noyer dans son trop-plein, et une mise en scène inégale.

Curieux choix de la part de Nolan que d'essayer de synthétiser avec The Dark Knight Rises les composantes des deux films précédents. La touche de réalisme, un peu forcée mais pas inintéressante, apportée par The Dark Knight à l'univers du comics, se conjugue en effet assez mal avec une intrigue complètement abracadabrantesque dans laquelle une douzaine de terroristes ouzbèques et mélenchistes parviennent à retenir en otage une grande ville américaine en enterrant la totalité des agents de polices sous quelques mètres de béton.

Toujours aussi mauvais lorsqu'il s'agit de filmer de bonnes bastons, Nolan se prend les pieds dans un scénar' inutilement torturé qui n'a manifestement pas les moyens de ses ambitions démesurées. De twists foireux (on sait depuis des mois que Marion Cotillard devait incarner Talia Al Ghul, pourquoi faire autant de mystères à ce sujet pendant le film ?) en personnages sous-exploités (Anna Hathaway est une excellente Catwoman, mais son personnage n'est traité que de manière très superficielle) The Dark Knight Rises a quelques jolis moments (la scène d'ouverture dans l'avion, la destruction du stade, les toutes dernières minutes) mais conclue la trilogie nolanienne de manière bien poussive et maladroite.