On pourrait presque remercier Schumacher d'avoir massacré la franchise Batman avec Batman Forever en 1995 et surtout Batman et Robin en 1997 car elle aura permis d'être mieux ressuscitée par Christopher Nolan et Christian Bale.


Dans Begins, le réalisateur s'attachait à revenir aux origines du Batman. On découvrait un super-héros rongé par la culpabilité à cause de la mort de ses parents et assoiffé de vengeance. Dans The Dark Knight, comme les présentations ont déjà été faites, ça permet à Nolan de rentrer tout de suite dans le vif du sujet.


Les premières minutes sont consacrées à un braquage de banque évoquant irrésistiblement Heat dont Nolan avoue s'être inspiré. La tension ne retombera pas. On assiste durant près de deux heures trente à un délluge d'effets spéciaux, de scènes d'action toutes plus ébouriffantes les unes que les autres.


Nolan a gommé les défauts qu'on lui reprochait dans Begins. Les combats ne sont plus sur-découpés mais parfaitement lisibles et on a surtout un méchant charismatique en la personne du fameux Joker. J'avais peur que la qualité du film et de son interprétation viennent d'abord de la mort de celui qui l'incarne, Heath Ledger, mais c'est faux. Il campe un Joker très différent de celui de Jack Nicholson. Plus Hannibal Lecter dans Le silence des agneaux. Moins cabotin. Mon préféré reste Nicholson, souvenirs d'enfance oblige, mais sa prestation reste totalement flippante.


Batman lui s'interroge sur sa condition de super-héros. Ne vaudrait-il pas mieux pour lui de passer la main dans une population qui ne l'acceptera jamais ? Lui qui possède de nombreuses similitudes avec le Joker. Tous deux sont des monstres. Tous deux sont indésirables à Gotham City. Le tout ressemble à une immense tragédie grecque via les personnages de Harvey Dent et Rachel Dawes. Réflexion sur le pouvoir, sur le tout-sécuritaire en vigueur aux USA depuis le onze Septembre, voici le meilleur de tous les Batman sans contestation possible.

Incertitudes
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le 7 oct. 2019

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