La lente invasion des zombies à Centerville

[courte critique]
Arrivant dans les 15 dernières minutes du film j'ai compris pourquoi le film me décevait : tout est mélangé. Jim Jarmusch ne s'attaque pas au genre horrifique du zombie, mais au genre de la comédie. Ce n'est pas un essai sur les morts-vivants et autres monstres mais sur le rire par l'absurde.
Aucun des personnages n'est vraiment étonné de ce qui lui arrive, pas ou peu de réaction, ou alors des réactions similaires et répétées. C'est le principe même de l'absurde, un grain de sable dans les rouages d'un monde normal, tout se dérègle, et le spectateur rit en voyant des personnages vivre normalement dans un univers hors du sens commun ou inversement. Cet humour basé sur la répétition devient trop vite lassant, pas assez décalé et beaucoup trop prévisible.
Le début du film commence bien. Jim Jarmusch dévoile un univers lent où tout le monde est à sa place et ne veut surtout pas que la routine change. Musique calme et tranquille pour avertir le spectateur : ce n'est pas un film de zombies mais un film sur le décalage avec une morale anticapitaliste qui arrive comme un cheveux sur la soupe (peut être là encore de l'humour).
Oui mais voilà, il est là le problème : l'humour ne prend pas. Je pense que quelques soient les salles ça rit un peu, par-ci par-là, mais les mécanismes du rire tombent hélas souvent à plat.
The dead don't die aurait pu être très bon, mais le réalisateur n'atteint pas l'objectif qu'il s'était fixé et ne réussit pas à prendre le genre à contre-pied comme il l'avait brillamment réussi avec Only lovers left alive, en cause, un scénario faible, des résolutions de conflit abracadabrantes, des personnages peu attachants, un jeu de répétitions lassant et une lenteur dont il ressort de l'ennui et non de la contemplation.