Peut-être n'ai-je pas saisi quelque chose. Peut-être ma culture cinématographique est trop lacunaire. Peut-être être mon ignorance du cinéma de Jim Jarmusch m'a conduit à passer à côté de ce film.


Pourtant, j'ai ri quelque fois. Mais que j'ai trouvé ça pataud et emprunté. Ne nous mentons pas, ça part très bien. L'ambiance est posée, le décor et le flegme énigmatique des personnages de Jarmusch sont là. La réalisation est maîtrisée (hormis ces passages en accéléré que je ne comprends pas).
Et puis ça part en live.
Le propos est l'originel une critique désormais assez convenu du consumérisme, et appuyé avec une telle insistance qu'on ne peut même plus parler de métaphore. C'est didactique comme un schéma nous indiquerait d'enfoncer un cylindre dans un trou rond !


Il y a dans ce film qui se présente comme un hommage, un mépris du genre, présenter sans doute comme de l'auto-dérision. Je comprends le message suivant : pourquoi me faire chier à faire quelque chose de censé, crédible, puisque l'on sait (le spectateur et le réalisateur) que c'est faux, du cinéma, que ça ne raconte rien d'autre que ce que ça a toujours raconté puisque c'est un film de zombies ?
Le casting sert lui-même à décrédibiliser l'univers tant les acteurs et actrices sont renvoyés à leur image publique : on ne regarde pas des zombies, mais des célébrités jouer des zombies.


Le twist dans le cimetière à la fin du film est pour moi symptomatique de ça. C'est vraiment le réalisateur qui dit, votre univers avec des zombies c'est de la merde, regardez je peux faire ce que je veux, y compris caca, et on s'en fout, ça change rien. Si les morts vivants existent alors tout peut exister. Ce qui est un fuck assez violent au cinéma de genre.


En reprenant la figure initiale du zombie à la Romero, ignorant volontairement toute la production cinématographique, vidéo-ludique, romanesque, de ces 15 dernières années, Jim Jarmusch voulait peut-être rendre un hommage grinçant au genre.
Il a essayer de faire sans amour ce que Shaun of the Dead a réussi il y a bien longtemps et avec beaucoup plus de cœur.

Pitoum
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le 15 mai 2019

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