The boring dead
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le 15 mai 2019
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Jim Jarmusch ouvre cette année le bal cannois avec The Dead Don’t Die sa nouvelle réalisation au casting 5 étoiles (à faire pâlir celles du Martinez).
Au menu : Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Chloë Sévigny, Steve Buscemi, Danny Glover, (inspiration) Tom Waits, Iggy Pop, RZA, Selena Gomez et bien d’autres se partagent l’affiche de ce film d’horreur zombiesque. (expiration)
Le pitch est simple : dans la petite ville de Centerville, des morts pas vraiment morts envahissent les rues au grand dâm des habitants. Le chef de la police Cliff Robertson (Bill Murray) et ses adjoints (Adam Driver et Chloë Sévigny) mènent l’enquête et croiseront sur leur chemin une grande galerie de personnages tentant de survivre à cette apocalypse impromptue.
Le film s’ouvre avec le titre The Dead Don’t Die de Sturgill Simpson, et va devenir le leitmotiv du film, presque un running gag. Attention le côté méta est présent partout dans le film (trop ?).
Car oui, film d’auteur oblige, il ne faut pas s’attendre ici à un simple film de zombie, mais, étrangement, le film ne va pas pour autant aller au-delà de son postulat (ou du moins ne va pas l’outrepasser).
Comme chaque année, Cannes ouvre son festival avec un film type « blockbuster d’auteur» afin de débuter sur les chapeaux de roues, mais en général la qualité n’est pas forcement au rendez-vous, un film d’ouverture ayant rarement fait l’unanimité.
Loin d’être mauvais, le film souffre tout de même d’un manque de cohérences par moments, certains personnages étant bien plus intéressants que d’autres (trop de personnages peut-être). Le duo Bill Murray-Adam Driver fonctionne bien, l’humour noir est là mais n’est pas transcendant.
Les codes du film de genre ne sont qu’un prétexte pour appuyer le point de vue de son auteur. Il s’agit seulement d’un cadre plus original qu’à l’accoutumée.
Comme évoqué plus haut, le film se joue de lui, les références directes à ses comédiens vont bon train (Star Wars pour Adam Driver,
le film dans le film…
). L’effet de surprise de cette idée passe au final (trop) vite et n’a pas l’impact escompté.
On ne sait pas réellement où veut en venir l’auteur, si ce n’est que la société matérialiste en prend un coup, les zombies représentant les « vestiges des hommes matérialistes ». Le problème est que ce discours n’est pas inédit et surtout n’est pas traité avec une grande subtilité comme on pourrait l’attendre d’un grand auteur comme Jarmusch.
Néanmoins c’est un véritable plaisir de voir cette brochette de comédiens, qui fait tout de même son petit effet. Autre bon point, le rythme du film est correct, on ne s'ennuie pas tant que cela.
En définitive, on passe tout de même un moment sympathique mais peu mordant.
Créée
le 19 mai 2019
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