Le sujet avait tout pour me plaire ; une femme trompe son mari avec un pilote de la RAF dans l'Angleterre des années 1950. Elle demande alors le divorce, mais celui-ci, de peur de la disgrâce, va lui en empêcher. La particularité est que l'histoire se déroule sur une seule journée, avec des flashbacks.
C'est la première fois que je vois un film de Terrence Davies, et je hurle mon amour pour le mélo, je ne pensais pas y voir quelque chose d'aussi lent, d'aussi poussiéreux, et dont chaque plan semble hurler chef d’œuvre au spectateur.
On sent que le réalisateur est un grand esthète, grand amateur de la belle image, pour pour donner un résultat glacial, dont la moindre étreinte semble presque chorégraphié. J'en veux pour preuve le plan tournant au début du film où les deux amants sont couverts d'un drap, ils ressemblent à de statues grecques.
Après, Deep blue sea a tout de même de beaux atouts, notamment Rachel Weisz, que j'ai trouvé très juste, et qui représente un portrait de femme qui veut s'émanciper au sortir de la guerre, quitte à bafouer le milieu social d'où elle est issue, et à s'opposer à son mari sur le bien fondé de sa relation adultérine. Par contre, Tom Hiddleston ne me semble pas être au même niveau, voire à cabotiner un peu trop.
Et il y a la description de l'époque que j'ai trouvé très intéressante, avec de longues scènes dans des pubs où les gens se retrouvent à chanter, à faire la fête.
Mais il n'en résulte que c'est un film frigorifié, et quel dommage quand on parle d'un mélo...