(...) D’un côté, George Tillman Jr. jongle avec des thèmes forts et collent pas mal de frissons en dénonçant des réalités qui font froid dans le dos. Les interrogatoires policiers qui cherchent à transformer une victime en coupable, le racisme ordinaire qui filtre à travers les échanges, le sentiment d’insécurité ambiant autour d’une famille soudée et portée par un père qui voit son passé revenir le hanter : The Hate U Give a énormément de choses à dire et semble vouloir se porter volontaire pour donner de la voix à une minorité incomprise. Le film cherche la réaction et scrute la moindre émotion qu’il communique au spectateur sans effort, alors qu’il tisse une trame teinté d’injustice et de confrontations.
Mais d’un autre côté, The Hate U Give s’embourbe. Au-delà du film que George Tillman Jr. en fait des tonnes et frôle souvent le mélo, le récit s’enlise et finit par aller à l’encontre des prémices suggérés par l’intrigue en changeant de cible en cours de route, pour accuser la communauté qu’il représente de créer ses propres problèmes. Certes, fondamentalement et dans ce cas présent, ce n’est pas faux, mais The Hate U Give était présenté comme un drame dénonçant les injustices liés au racisme et au « white privilege ». Au lieu de ça, je me suis retrouvé devant un énième film qui tente d’expliquer la « blackness » (wut ?) et s’enfonce dans ses propres clichés potentiellement pour plaire à tout le monde (enfin, un certain monde) et éviter d’en vexer certains. George Tillman Jr. choisit la facilité, probablement pour assurer l’accès mainstream de son film sur tous les écrans, ce qui dessert l’intérêt général du film et anéantit l’impact voulu. En lieu et place d’un film dénonciateur, The Hate U Give se transforme en film complice qui se rue dans des portes grandes ouvertes pour mieux courber l’échine afin de quémander l’approbation du « bossman ».(...)
Mon avis complet : https://dunnozmovie.com/2019/02/09/critique-the-hate-u-give-la-haine-quon-donne-de-george-tillman-jr/