A force de mettre en scène les mafiosis sur trois décennies Scorcese s'enlise et donne autant de rides à son cinéma que celles ultra profondes des protagonistes de ce Irishman.
Près de 3h30 d'un film certes très bien joué (c'est bien le moins vu le casting) mais aux allures bien poussives. Car enfin qu'il y a t-il de nouveau dans cette mise en scène vs Les Affranchis ou Casino ? Que ce soit les costumes de plouc de ces truands, leur tronche ravagé, leur regard torve, leur démarche à moitié bancale, c'est de la pure resucée. On pourrait enfiler à l'envi les expressions du genre "film à la beauté crépusculaire", "dernier round magnifiquement mené par sir Scorcese", "Maetria de mafieux", etc. on se fait quand même bien suer et assez souvent. Ce qui empêche de sombrer c'est de découvrir quasi à chaque plan les trouvailles des maquilleurs pour fixer le temps qui passe sur les visages des de Niro, Al Pacino et Pesci. On sent bien les dentiers qui pointent et les cernes qui prennent des allures d'escarres. A part cela rien de vraiment envoûtant. de Niro fait du Niro, Pesci est neurasthénique à souhait. Al Pacino en Hoffa est pour le coup en dehors de son rôle habituel et s'en sort le mieux.
Les aficionados adorent c'est acquit mais sorti du club ultra large des inconditionnels de Scorcese on peut aussi admettre que ce film est très, très convenu.