Dire que "The Last Movie" est un film confus, serait un euphémisme. Le film commence comme un western. Le montage enchaîne des scènes de fusillades avec celle d'une cérémonie catholique péruvienne, dans laquelle un Denis Hopper ensanglanté traîne au milieu. Puis on découvre que les cow-boys sont des acteurs, et qu'une équipe de tournage s'affère à tourner des scènes de fusillades plutôt impressionnantes. Jusque là, ça va. J'ai bien mis 20 minutes à comprendre le rôle de Denis Hopper dans tout ce fatras. On le voit d'abord en sang, puis sur son cheval en mode "John Wayne". Puis à une soirée, habillé comme un promoteur immobilier texan. En fait le bonhomme est une sorte de cascadeur... OK. C'est confus, mais ça va toujours.
Puis le film se termine et tout le monde se barre de ce petit village péruvien qui accueillait le tournage. Tout le monde sauf, Denis Hopper, qui s'installe dans une cabane avec un mignonne petite péruvienne sortie d'on ne sait ou. Est-ce que Denis Hopper vivait là avant ? Est-ce qu'il a rencontré la péruvienne sur le tournage ? Aucune idée. En tout cas, les gens du village ont l'air de bien le connaitre. C'est à peu près à ce moment là que j'ai commencé à ne plus rien comprendre. Les villageois commence à singer l'équipe de tournage et à tourner un film sans caméra (comme dans le nonfilm de Dupieux), Denis rencontre deux meufs avec un pote, qui les amène je ne sais pas trop comment à un vieux riche. Le pote de Denis à une mine d'or et veut la vendre au vieux riche. Denis roulent des galoches à une des deux meufs, devant la mignonne petite péruvienne qui réclame le manteau en fourrure de la meuf en guise de pardon. Bref, tout cela n'a plus grand chose à voir avec le résumé de sens critique et on se demande ou est-ce que Denis Hopper nous emmène avec tous ces personnages. Puis Denis retombe sur les villageois qui lui tirent dessus à balles réels, toujours dans le cadre de leur film imaginaire. Le bonhomme blessé, s'enfuie, délire de la même façon que la (magnifique) scène de bad trip de Easy Rider, se retrouve chez le mignonne petite péruvienne. Puis Denis se fait ré-emprisonné par les villageois (comment, je ne sais pas) qui lui demande de jouer une scène ou il meurt. Après il discute de la mine d'or avec son pote. Puis c'est la fin.


Vous n'avez rien compris ? C'est normal, moi non plus. Je ne sais pas si c'est moi qui était trop fatigué, ou si c'est le film qui est monté n'importe comment. Toujours est-il que j'ai eu la désagréable impression de regarder un film pendant lequel je me serais assoupi 10 minutes toutes les 20 minutes. On dirait qu'il manque des scènes permettant de faire le liens entre les séquences (en fait, il manque réellement des scènes comme l'indique les 2 cartons "missing scene" qui popent au beau milieu du film). Les personnages semblent changer de caractère d'une scène à l'autre, ils apparaissent dans des endroits que l'on ne peut pas identifier, rencontrent des personnages dont la véritable identité reste un mystère. Et puis c'est bruyant ! Continuellement dans "The Last Movie", il y a un fond sonore cradingue qui couvre presque la voix des personnages. Des types qui jouent de la flute (sans savoir jouer de la flute), des cloches d'églises, des foules, des mecs qui chantent. Ca gueule, ca braille. C'est du Emir Kusturica puissance 10.


En fait, "The Last Movie", m'a fait le même effet que ces moments ou l'on essaye paisiblement de se rappeler de la soirée alcoolisé de la veille. A la base, on était juste parti pour regarder un match de foot entre pote, puis on ne sait pas trop comment, mais ça a dégénéré, on rencontré des gens dans la rue, on s'est retrouvé en boite de nuit avec ces mêmes gens et on se réveillé sur son canapé avec la migraine sans savoir de quel manière on est rentré. Dans "The Last Movie" c'est la même chose. Ca commence avec un film qui évoque le tournage d'un western, puis ça part sur ces trucs de villageois, de mine d'or, de triangle amoureux et on ressort du film avec un mal de tête énorme comme si un enfant de trois ans nous avait joué de la flûte à bec dans les oreilles pendant trois heures.


"The Last Movie" est incompréhensible, mais il n'est pas nul pour autant. On se rattrape comme on peu avec la BO, l'imagerie 70ies encore teinté du coté flower power de Easy Rider, et surtout l'imagination de ce qu'à bien pu être le tournage de ce film halluciné et hallucinant. En plein milieu du Pérou, avec ces centaines de figurants, des cascades bien réels et ce qu'on imagine d'alcool et de drogue. Tout cela a suffis à me garder éveillé.

Pom_Pom_Galli
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le 14 mars 2018

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Pom_Pom_Galli

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