Comme pour Only God Forgives, il semble que l'on ne puisse qu'aimer ou détester The Neon Demon. Logique, Nicolas Winding Refn est loin de faire dans la demi-mesure et il propose un film sur-esthétisé (à l'image du monde qu'il dépeint), très lent et au symbolisme poussé.


Plus que l'univers de la mode, c'est le culte de la beauté qui est épinglé. Cette beauté qui est devenue le nouveau dieu d'un monde qui n'en a plus, jusqu'à se charcuter pour tenter (en vain) d'y accéder. Nous n'évoluons pas trop en fait, toujours ce bon vieux modèle aryen : blondes, les yeux bleux, grandes... Voilà comment sont (encore et toujours) les critères de beauté ultimes, et ce ne sont pas les croix gammées dissimulées dans les motifs du papier peint de la grande villa ou a lieu le dernier shoot photo qui viendront contredire ce constat.
Mais la vraie beauté serait-elle indissociable de la pureté ? A l'image d'Elle Fanning qui incarne à la perfection un idéal que les femme rêveraient d'atteindre et que les hommes admirent sans oser fantasmer, de peur de le souiller. A côté d'elle les autres ressemblent à des poupées plastiques (Bella Heathcote) ou à de (superbes, certes) prédateurs (Abbey Lee).
La vraie beauté on l'a ou on ne l'a pas, essayer de la singer ne fait que nous en éloigner un peu plus. D'ailleurs Elle Fanning est tellement moins belle maquillée.


Et comme des enfants cruels, ce que l'on ne peut avoir, on préfère le détruire.


J'ai aimé l'influence affichée du réalisateur pour Suspiria bien que les films soient presque plus proches de par leurs ambiances que par leurs visuels. The Neon Demon est bien plus froid.


J'ai aimé la façon dont Nicolas Winding Refn a gravé sur pellicule la beauté diaphane mais éphémère et la jeunesse d'Elle Fanning, qui ainsi d'une certaine façon dureront toujours.


La B.O. est à se taper le cul par terre.


Chaque plan est parfait.


Jena Malone est dérangeante.


Cette dernière scène par contre est de trop.


Et je n'aime pas la chanson du générique interprétée par cette chanteuse que je prends toujours à tort pour Rihanna. J'ai l'impression d'écouter NRJ, d'être ramenée trop brutalement à la réalité qui est tout aussi moche que dans The Neon Demon, mais beaucoup moins belle à regarder.

Pravda
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le 21 nov. 2016

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Pravda

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