Sonate de Netflix en cliché majeur

"Cher Netflix

En cet après-midi de mai, et quêtant mon prochain divertissement du petit écran, je tombai par un hasardeux hasard sur une de tes nombreuses productions de l'an 2018, The Perfection. Le regard attiré tant par les gouttes sanguines sur le manche d'un violoncelle, laissant présager une épouvante musicale (sans mauvais jeu de mots), que par la sublime beauté d'Allison Williams et son magnifique regard d'azur, je décidai sans détour de regarder ce long-métrage d'1h30, avec pour unique apriori une bande annonce qui démontrait une certaine tension.

Je dois t'avertir, cher Netflix, que tes productions vidéoludiques m'ont rarement transcendé. Tout au plus diverti - et c'est précisément ce que j'escompte être - mais, las ! jamais au-delà de cet état. The Perfection, tu t'en doutes, fait partie de ces productions susnommées. Voici donc quelques points sur lesquels je, spectateur, reste perplexe quant à leurs choix dans ce métrage :

- la photographie est maîtrisée, mais il ne suffit pas d'avoir une bonne caméra pour faire un film réussi (cf : Blair Witch, Cloverfield (2008))

- le sujet majeur du métrage est le violoncelle, pourquoi, en ce cas, cites-tu Adam, Bach et Chopin comme compositeurs, tous trois connus pour leur talent de claviériste ? Pourquoi pas Mstislav Rostropovich ou Jacqueline du Pré ? Pourquoi n'essayes-tu pas de montrer que tu t'intéresses un minimum à ton sujet ?

- en lien avec le point précédemment cité : si le film est censé tourner autour du violoncelle, pourquoi ne pas l'avoir accompagné d'une bande sonore au violoncelle ?

- montrer les ébats enflammés des deux protagonistes - féminines - à moins de vingt minutes de film, est-ce vraiment nécessaire ? Même question pour les cinq minutes passées à filmer un personnage vomir et déféquer

- le barbarisme de la fin est-il justifié ?

- connais-tu le sens du terme "subtilité" ?

Voici donc, cher Netflix, mes impressions sur The Perfection, film correctement filmé et joué mais qui aurait mérité d'une demi-heure supplémentaire pour approfondir son sujet principal (le violoncelle) et ne pas seulement se contenter de l'effleurer pour faire passer en premier plan ce à quoi tu nous habitues si souvent, à savoir l'homosexualité, le féminisme et le barbarisme de l'homme blanc.

Ton métrage est, par conséquent, vite oubliable.

En te souhaitant une bonne continuation"

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