Se7en
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le 22 sept. 2015
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S'il y a un seul sport que j'ai suivi c'était bien le cyclisme lorsque j'étais plus jeune et plus particulièrement le tour de France. Et globalement j'aime le vélo, l'endurance que ça nécessite, le courage, la volonté de dépassement de soi, le mental.
Mais c'est un sport qui autant que je m'en souvienne a toujours été tâché par les scandales de dopage. Ok, et ? Je préférerai aussi que personne ne triche, c'est sûr et je ne veux pas excuser ça, cependant "Leave Lance alone". Ils sont tous dopés, faut arrêter, tous... même nos favoris, nos chouchous, tant pis, c'est la vie, ou plutôt c'est leur vie... à partir du moment où tout le monde se dope ils sont sur un pied d'égalité, donc autant que personne ne se dope, mais bon... faut se rendre à l'évidence on est en plein paradoxe de la reine rouge, plus on veut que les choses changent plus elles vont rester les mêmes car les tricheurs vont s'adapter (ou se faire prendre, c'est un peu la sélection naturelle).
Alors ce n'est pas un mauvais film, Frears qui s'était compromis l'an passé avec un navet à oscar montre ici qu'il sait mettre en scène et dès l'introduction, Armstrong sur son vélo qui en chie pour monter et qui tout à coup se laisse aller dans la descente, une sensation réjouissante de vertige se crée alors. Néanmoins ce n'est pas un bon film pour une question de traitement du scénario, ici on a le truc le plus basique qui soit, on retrace la vie d'Armstrong de ses débuts dans le tour de France jusqu'à la chute. Je sais que les ricains sont fans de ce genre de film : l'ascension et la chute, mais bon, si c'est pas Scorsese qui réalise ça a moins d'intérêt. Là il y avait mille façon de prendre cette histoire, au travers d'une enquête avec des flash back, histoire d'avoir différents côtés d'Armstrong, un peu comme dans Citizen Kane par exemple. Parce que là c'est très "factuel" : il gagne une étape, il se drogue, on le sait car on a le témoignage de machin, etc.
Frears ne se fourvoie pas jusqu'au bout, car si Armstrong est clairement présenté comme un connard, ce qu'il est sans doute, je ne le nie pas... ben il y a des moments réellement touchants, comme ce passage (vus dans les médias ? j'ai un doute) où Armstrong va voir un enfant atteint d'un cancer, la musique s'arrête, du silence, Armstrong se tait et lui demande juste si c'est dur... Parce que ouais, c'est un mec qui en a bavé, combien auraient renoncés après s'être vu diagnostiqués d'un cancer ? lui non. Il en veut ! C'est ça qui est formidable ! Alors si quand je regardais le Tour je n'étais pas pour lui, qu'est-ce-qu'un ricain peut bien comprendre à la France ? Et puis je n'aime pas cet "Empire" qu'il a créé comme s'est d'ailleurs montré dans le film, mais il a tout mon respect. Parce que dopé ou non, faut les monter les cols hors catégorie, il en faut pour les enchaîner en tête ! Dopé ou pas ça reste une performance physique qu'aucun d'entre nous ne pourrait faire en prenant le double de ce qu'il prend.
Je n'ai pas du tout aimé le traitement du lieutenant Landis, ramener tout à sa foi, c'est un peu facile, je ne vois pas pourquoi le présenter lui comme un "gentil". D'ailleurs en parlant de gentil, c'est fou de mettre une tête antipathique au possible à Armstrong et un visage tout gentil tout mignon au journaliste qui le harcèle.
En gros il y a de l'idée et des scènes vraiment fortes, l'histoire d'Armstrong est passionnante, car on sait qu'elle est "vraie", ce type qui bat le cancer et qui devient 7 fois vainqueur du Tour de France et Frears sait rendre ça intéressant, mais voilà, lorsque l'angle d'attaque n'est pas le bon et lorsque tu as Canet qui surjoue comme je n'ai pas vu surjoué même dans le pire des nanars ben ça empêche le film d'être bon.
Je suis quand même content de l'avoir vu et de voir que Frears tente malgré le scénario de merde d’insuffler une certaine dimension humaine à Armstrong.
La musique du générique est bien choisie, j'adore cette chanson.
Créée
le 16 sept. 2015
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