Si je devais résumer ce film en trois mots, ce serait: "Film à Oscars". Concrètement, le film n'a pas de réel problème et est assez bon dans son ensemble. Je vais le dire tout de suite car la suite pourrait prêter à confusion, mais j'ai bien aimé ce film.


Bon juste en checkant la fiche du film dans n'importe quel site de cinéma ou en ayant simplement bien regardé l'affiche du film, vous sauriez qu'il a été réalisé par le reconnu Alejandro González Iñárritu, primé pour le film Birdman aux oscars de l'année 2014, pour meilleur film, meilleur réalisation, etc (surtout car le reste ne nous intéressent pas). En effet, il nous montre sa capacité à faire de très longs plans séquence et qui se résume pour son film de 2014 (Birdman est sortie en 2014 aux USA mais en 2015 en France. Juste pour la précision) à que ce ne soit filmé d'une seule prise, malgré le fait que ce soit bien évidemment truqué, et donc sans cut.
Alejandro González Iñárritu décide alors d'en faire sa marque de fabrique, car son film The Revenant dispose de prouesses en terme de réalisation en évitant de trop faire de cut et privilégiant donc des plans séquences où la caméra passe d'un personnage à l'autre sans découpage.
Et c'est là que viennent les premiers problèmes du films; on sent que le réalisateur Alejandro González Iñárritu cherche à montrer son grand talent de réalisation par sa mimique (donc les plans séquences si vous avez suivi!) donnant plus un aspect de démonstration de performance cinématographique plus qu'un réel sans à l'histoire. J'admets tout de même que cet réalisation ne manque pas de charme et reste un plaisir pour les yeux et donc en fait un bon film contemplatif.
D'ailleurs cela est ajouté par une photographie magnifique en filmant dans les paysages froid, mais majestueux dans des lieux où la nature est d'une grande beauté.


Nous arrivons maintenant dans les grands défauts du pauvre réalisateur Alejandro González Iñárritu: ses problèmes de narrations et d'histoires. C'était un problème que j'avais retrouvé dans son Birdman où malgré une histoire intéressante, il n'avait pas réussi à la rendre passionnante, les personnages restaient assez vides avec des ambitions (ou plutôt non-ambitions) assez artificielles et la réalisation n'aidait pas à la personnification des personnages.
Ici on se retrouve avec les même problèmes.
Attention, pour ce qui va suivre je vais devoir révéler des parties de l'intrigue pour expliquer les problèmes du film. Malgré cela ce n'est presque que le pitch de base et donc des révélations que l'on a au début du film.


Rappelons tout de même le pitch de départ où un homme joué par le "pas très connu, lol blague de merde que j'ai bien trop utilisé" Léonardo DiCaprio se retrouve à errer seul dans l’Amérique profonde, essayant de retourner à son camps et de se venger de la personne qui l'a abandonné et qui a tué son fils (que j’appellerais LA scène dans les zones non-spoilers) après avoir été sévèrement blessé par un ours.
On se retrouve donc devant une histoire basique de vengeance que Alejandro González Iñárritu va tenter de briser les clichés mais qui finalement sont des "contre-cliché" déjà tellement utilisé que cela en deviennent de nouveaux cliché.


Devant survivre, on voit un Léonardo DiCaprio souffrir de ses blessures et montrant donc ses plus grands talents d'acteur qui espérons lui permettra enfin de recevoir cet Oscar pour le meilleur acteur... Ou pas. Je vais aller droit au but, ce n'est pas sa meilleur performance d'acteur... Enfin si, car on ne voit que ça: une performance d'acteur, pas un personnage qui souffre, qui (sur)vit dans ce monde hostile et froid. Le plus grand problème ne vient pas de DiCaprio, mais bien de Alejandro González Iñárritu qui n'arrive pas à montrer l'émotion du personnage à travers sa réalisation. Il essaye, mais n'y arrive pas.
Vous allez alors, me répondre: "Mais il ne cherche pas à montrer l'émotion intérieur du personnage, ses peine et sa colère, mais juste à voir un personnage qui souffre de sa survie dans ce milieu hostile". À quoi je répondrais que cette idée aurait été intelligent si il n'avait pas ajouté toute une histoire personnelle qui lui font donc intervenir des sentiments de colères, de tristesses. Mais dans le film, on ne le laisse pas dévoiler ce genre de sentiments sauf, au moment de LA scène et de la fin du film. Aucun dialogue ne permet réellement de dévoiler les pensées du personnage à ce sujet pendant tout le film, sauf justement vers la fin. Il tente de les montrer à travers des rêves où des hallucinations, mais cela est mit tellement artificiellement que cela ne apporte que joie d'une belle imagerie. De plus LA scène arrive bien trop tôt dans le film et est tellement idiote que l'on est pas impliqué dans l’événement et donc dans la quête de vengeance du personnage.
Ce gros défaut amène une ironie assez particulière car je me retrouve à avoir plus d'empathie pour les personnages secondaires qui sont plus apte à une peur pour eux. Les personnages joué par Domhnall Gleeson, notre petit nazi de l'espace et notre testeur d'intelligence artificiel, et le jeune Will Poulter coincé dans un labyrinthe ou membre d'une famille chelou sont plus intéressants car ils se retrouvent dans des situations qui nous laisse dubitatifs sur leur possible morts alors que le personnage joué par Léonardo DiCaprio est justement joué par Léonardo DiCaprio et que sa quête nous empêche de penser qu'il puisse lui arriver malheurs avant le climax.
Un climax qui justement arrive à avoir une réelle tension à elle toute seule par une réalisation qui prend donc son sens ici. MAIS, je me demande si cette tension, souvent présente dans le film, n'est pas du à cette peur de voir un truc bien gore à l'écran, ce qui arrive assez souvent des scènes assez calmes.
Puis vient la toute fin qui sort totalement du film et qui se retrouve à amasser de nombreux clichés et de presque Deus Ex Machina que Alejandro González Iñárritu cache en ajoutant au milieu du film des personnages presque inutiles et sortants de presque de nul part pour donner une résolution avec un Dicaprio qui lance un regard vers la caméra finissant par détruire les dernières part de subtilités du film. Déjà que la performance d'acteur de Dicaprio nous renvoie trop à l'acteur et au personnage, ce cassage du quatrième mur par le regard face caméra nous fait voir encore plus l'acteur que le personnage.


Je finirais par un dernier point qui fait à la fois qualité et défaut de Alejandro González Iñárritu, la musique. Dans Birdman, la musique en devenait presque insupportable par l'utilisation excessif et prolongé de percutions mais elle restait très bien dans l'ambiance du film et rappel l'utilisation parfois minimaliste de la musique au théâtre (le film tournant autour de cet art).
Ici on se retrouve avec le même problème; à la fois la musique s'harmonise bien avec l'ambiance froid et sombre des paysages. Cependant, la musique est extrêmement répétitif! et quand le thème principal est utilisé une -énième fois à la fin du film ça donne un effet humoristique involontaire par une impression d'un film à bas budget.


Et pourtant... Et pourtant, j'ai passé un bon moment au cinéma. Mes yeux ont été ébahi pendant tout le film par une beauté des paysage et une réalisation impressionnante. Parfois on se retrouvait avec une mise en scène très intelligente par l'utilisation d'une musique joyeuse dans une auberge avec une lumière chaude, et dès que le personnage que la caméra suit sort dehors dans le froid, la musique disparait et est remplacé par le vent froid et bruyant. Je ne peux me résoudre à dire que c'est un mauvais film. Le problème c'est qu'il avait de quoi être mieux et peut-être moins prétentieux par une envie de faire un film à Oscars.

Narloc
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le 28 févr. 2016

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