Applaudissez Alejandro González Iñárritu pour sa maîtrise parfaite de la caméra. Aucun doute qu'avec Birdman cet homme a parfaitement rodé ses plans-séquences, et cette technique rend notamment les scènes de combat surréelles. Surréalisme qui reste encore présent dans ce film, quoique bien moins marqué que dans Birdman. Qui est d'ailleurs le seul autre film de Iñárritu que je sois allé voir, excusez mon manque de références.


Applaudissez également Tom Hardy, que je continue à placer sur un piédestal tant cet acteur me fait frissonner à chacune de ses apparitions à l'écran. Un rôle qui lui sied tout autant que Mad Max ou encore Bronson, et qu'il interprête à merveille.


Applaudissez si vous voulez la musique de Ryuichi Sakamoto, dont j'entends pour la première fois les compositions. Rien qui ne m'ait particulièrement emballé, mais il faut avouer que la musique suit parfaitement le rythme du film. Présente de manière sporadique, elle se fait discrète et monte la tension au juste niveau. Je ne suis pas fan pour autant, mais j'acquiesce.


Applaudissez le chef op, qui est sans aucun doute très talentueux et nous sert de très belles images comme à son habitude.


Bref, applaudissez qui vous voulez, mais ne donnez surtout pas l'oscar à DiCaprio ! Comprenez moi bien, lui et Tom Hardy trônent tous deux dans les premières places de mon palmarès personnel, et c'est d'ailleurs la raison qui m'a poussé à aller voir The Revenant. Mais faut il vraiment lui accorder cet oscar de la pitié ? Car c'est ce qu'il est ! Bien sûr qu'il le mérite, mais pour son rôle dans Inception, ou dans Django, ou même dans Shutter Island, certainement pas pour ce film où les seuls sons qui sortent de sa bouche sont des râles d'agonies, et où la seule passion qui l'habite est son instinct de survie. La seule raison pour laquelle il a obtenu ce prix, c'est pour qu'on ne puisse plus parler du "pauvre Leo sans oscar", c'est une grande perte.


Bien sûr, cette seule raison n'explique pas la note que j'ai accordé à The Revenant. J'ai eu beaucoup de mal à apprécier ce film, qui n'a pas réussi à me faire plonger dans son histoire du début à la fin. J'avais beaucoup d'espoir après avoir vu la bande-annonce, qui présente en quelque sorte les dix premières minutes du film. C'est ensuite que ça se dégrade. Peu à peu, les principaux enjeux se dissolvent et le film devient une simple histoire de survie sans objectif précis (la vengeance certes, mais qui n'explique pas tout ce que le protagoniste est prêt à endurer, d'ailleurs la conclusion fait tomber à l'eau cet enjeu là également). Aucun personnage ne parvient à se rendre attachant alors qu'il y avait un fort potentiel de ce côté là, surtout avec un tel casting.


Et ce ne sont pas les flashbacks récurrents de Glass qui vont changer cela. Ils interviennent d'ailleurs un peu comme un cheveu sur la soupe qui nous fait sortir du sujet principal.


Le contexte est trop flou pour que l'on puisse réellement qualifier ce film de fiction historique, ce qui aurait pu être une piste intéressante. On ne sait pas précisément le lieu ni l'époque, seulement par quelques indices.
La seule chose dont ce film parle avec succès, c'est de l'inhospitalité du monde sauvage. Ce qui ne suffit pas à faire un bon western.


Fans de western et de DiCaprio, ce film n'est pas pour vous.

S0unk
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le 23 avr. 2016

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S0unk

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