"Vous n'êtes pas un sale con Mark, mais vous vous donnez beaucoup de mal pour en devenir un."

Aussi surprenant que cela puisse paraître étant donné la critique qui va suivre, je n'avais pas aimé du tout "The Social Network" lors de mon premier visionnage. L'idée seule du film m'agaçait, pour moi, David Fincher qui réalisait un film sur Facebook, c'était juste un appel à pognon au près des nombreux utilisateurs du site, afin qu'ils se rendent en salle.
Bien que je reste persuadé qu'une partie du projet repose tout de même là-dessus, je dois aussi avouer que Fincher a su traiter le sujet de manières judicieuses.

Outre une absence totale d'empathie pour les personnages, notamment Mark Zuckerberg, interprété par Jesse Eisenberg, c'est aussi dans la virtuosité inattendue de la mise en scène que le réalisateur se montre juste. Adaptant cette dernière à la psychologie (tout de même très particulière il l'avouer) du personnage principal, le metteur en scène parvient à insuffler un rythme tout à fait inédit à son long-métrage. Bien que l'ensemble soit très rapide et nerveux, et que cela s'avère un peu déroutant au début, il n'en demeure pas pour autant que tout soit impossible à suivre. Bien au contraire le film est relativement clair, très juste dans ce qu'il raconte et plus ou moins pertinent.
Bien loin d'une glorification des réseaux sociaux, Fincher fait surtout le constat d'une époque, celle où les gens ne se parlent plus mais s'écrivent à distance. Bien évidemment la grande morale à saisir c'est que l'amitié n'a de sens que lorsqu'elle est vécue physiquement, alors que la trahison est possible aussi bien en face qu'à travers un mail ou une rumeur sur le net. Le film est assez fin concernant cette critique.
Malgré tout l'ensemble demeure parfois un peu redondant, la lassitude ne s'installe pas totalement, mais le véritable intérêt du film finit par devenir lourd. Toute cette histoire autour de Facebook n'avait peut-être pas totalement lieu d'être finalement.

Fincher a osé mettre en scène un projet très casse-gueule avec "The Social Network', bien évidemment en sachant que les utilisateurs du réseau social seraient curieux de découvrir le film, le metteur en scène ne se contente pas de filmer et ramasser des billets, et ce n'est que justice. A voir donc, mais de là à parler de film générationnel ou de révolution, non.

Créée

le 21 juil. 2014

Critique lue 270 fois

7 j'aime

E-Stark

Écrit par

Critique lue 270 fois

7

D'autres avis sur The Social Network

The Social Network
Sergent_Pepper
9

Around the crowd in a day.

Alors que Fincher optait dans Zodiac pour la distance et l’atonie comme remède à l’hystérie souhaitée par un psychopathe, le sujet qu’il aborde dans The Social Network va impliquer un changement de...

le 28 déc. 2014

114 j'aime

5

The Social Network
Torpenn
5

Fincher et les malheurs du trou du cul...

Le héros de ce film est un trou du cul, ce n'est pas moi qui le dit mais sa copine qui le largue au début du film dans une scène très pénible qui a pour seul intérêt la confirmation du postulat sus...

le 1 nov. 2010

100 j'aime

338

Du même critique

American Horror Story
E-Stark
7

Les monstres et les hommes.

Un casting de choix pour une série originale, "American Horror Story" se démarque du reste des séries grâce à son traitement particulier, et à la singularité de ses diverses saisons. SAISON 1: Murder...

le 21 mars 2015

63 j'aime

18

Edward aux mains d'argent
E-Stark
10

"Hold me." , "I can't."

Edward aux mains d'argent est l'un des films les plus emblématiques de Tim Burton, mais c'est aussi une œuvre qui marqua une génération de spectateurs. Révélant ainsi au monde le génie d'un...

le 31 mai 2013

56 j'aime

7

Mommy
E-Stark
10

"Ça n'arrive jamais dans la vie d'une mère, qu'elle aime moins son enfant."

Auréolé du Prix du Jury au Festival de Cannes 2014, "Mommy" le cinquième long-métrage de Xavier Dolan n'a pas manqué de faire parler de lui. Le réalisateur compte probablement autant d'admirateurs...

le 9 oct. 2014

40 j'aime

6