Le happening simiesque de Terry Notary en affiche représente véritablement le point d'orgue du récit. Perturbant, gênant et hypnotique, la séquence est magistrale, et son acteur plus encore.
Pour le reste, 'The Square' propose une réflexion sur notre société individualiste, la liberté d'expression et l'art un peu pompeuse et intellectualiste. La mise en scène froide de Ruben Östlund, les scènes anodines mais gênantes, l'absence d'enjeu laissent le temps au spectateur de s'ennuyer et de chercher un sens au récit. Certains passages font mouche (la relation glaciale entre Christian et Anne et la dispute pour la capote, l’œuvre "d'art" abîmée puis "réparée" discrètement par le musée) mais le discours paraît assez vain sans fil conducteur.
La question de la promotion marketing de l’œuvre éponyme aurait probablement méritée plus de développement tant elle pointe du doigt toute l'hypocrisie de nos démocraties modernes : une œuvre censée mettre en lumière la misère et la violence subies par les exclus du système est censurée en vidéo, forçant le directeur du musée à démissionner, impuissant alors qu'un journaliste lucide l'interroge sur la liberté d'expression.