Grosse sensation lors de sa présentation au Festival de Cannes 2016, The Strangers a tout du film généreux. Difficile de dire pourquoi sans révéler l'histoire, mais ça démarre de manière plutôt classique, dans un petit village coréen, où des gens meurent par la main de déments, provoquant une panique au sein de la population. Deux policiers vont devoir enquêter dessus, et ça va les mener très loin.


Comme souvent en Corée du Sud, comme The host, Dernier train pour Busan ou encore The murderer et The chaser, les deux premiers films de Na Hong-Jin, on ne s'arrête pas à un genre, et l'histoire donne l'occasion de brasser bien d'autres choses, comme ici les croyances ou encore la possession, pour rester vague.
On a quelques moments de comédie, en particulier avec Kwak Do-won, qui joue le principal policier en charge de l'enquête, on voit son évolution au fur et à mesure, lui qui apparait comme pleutre, soumis à sa femme et même à sa fille, qui passe pour le gros lourdaud de la police, qui va s'affirmer au fur et à mesure, toujours de manière très discrète pour finir sur quelque chose qui tire vers la tragédie, et qui serait impensable dans un film américain.


Il y a quelque de très étrange qui se tire de ce film, qui tire vers quelque chose de plus fantastique, dans les deux sens du mot, avec des moments très durs, d'autres surréalistes, mais qui montre quelque chose qui a l'air très implanté en Corée du Sud, qui est la croyance. A l'instar de l'ermite japonais, qu'on accuse au départ d'avoir commis ces meurtres, et qui semble être la clé de l'histoire.
On sent que ce projet, écrit par Na Hong-jin, a été de longue haleine, où le réalisateur a voulu caser tout ce qu'il a voulu, quitte à en faire parfois un peu trop ou à proposer une durée excessive de plus de 2h30, mais il y a tellement de scènes fortes, une liberté de ton totale, que c'est un cinéma que j'adore, car il est sans concessions.
Ca n'est peut-être pas recommandé à tout le monde, de par sa grande violence, mais quand on voit la technique irréprochable, des acteurs habités par leurs rôles ou encore traiter des croyances comme ceci, je suis client !

Boubakar
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le 28 févr. 2018

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Boubakar

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