En voyant le nombre de critiques positives, voire dithyrambiques, on pourrait avoir la curieuse sensation que ce film doit une partie de son succès au nom de son réalisateur.
Il est loin d'être dénué d'intérêt, mais il se montre terriblement répétitif dans sa narration, et il aurait énormément gagné à avoir un récit plus resserré. Il y a bien une heure en trop.
Ajoutons à cela des personnages traités avec une lourdeur effrayante, aussi bien dans l'écriture que dans le jeu, et certaines scènes deviennent à la limite du supportable (pour les mauvaises raisons).
Do-won Kwak (le comédien jouant le protagoniste de l'histoire) ne doit pas être le seul à blâmer pour son interprétation boursouflée et tristement parodique d'un policier lâche et incompétent, le réalisateur est tout aussi responsable dans ses choix de direction d'acteur.
On en vient même à se demander si le film n'aurait pas eu plus de cohérence s'il avait été accompagné de la bande-son de La Panthère rose ou des sketchs de Benny Hill. En tout cas, cela aurait permis d'accepter plus facilement certaines décisions ou réactions improbables des personnages, certaines circonvolutions absconses du scénario, et un montage qui frise parfois le ridicule.
Le film est sauvé par sa représentation du démon et certaines scènes un peu horrifiques, ainsi que par le charisme de Jun Kunimura, dans le rôle du mystérieux Japonais (même si l'on a hâte que les Coréens se mettent enfin à parler d'autre chose que des Japonais dans leur cinéma).
La scène de l'exorcisme vaut aussi le détour, grâce à une gamine (Hwan-hee Kim, dans le rôle de Hyo-jin) impressionnante.
En résumé, un film à voir au second degré, ou en débranchant une partie de son cerveau pour pouvoir l'apprécier pleinement.