Dans le cinéma, c'est comme partout, il y a des artisans honnêtes, c'est le gros des troupes. Et il y a ceux qui inventent, qui pensent, qui innovent, qui tentent. Na Hong-Jin, à mon humble avis, fait partie de cette seconde catégorie. Le cinéma est affaire de croyance, chacun choisit de se laisser embarquer ou non dans le voyage. The Strangers est un long film trip incroyablement stimulant. Plus que le mot film, les mots "expérience" et "oeuvre" semblent avoir leur place. Une oeuvre qui te maintient en éveil pendant 2h40, qui te bouscule, qui te révulse, qui te fait rire, qui t'interroge. Pendant toute la durée du film, je n'ai quasiment jamais décroché, ce qui m'arrive assez rarement. Il y a toujours un moment ou mon esprit vagabonde et ou la réalité quotidienne me rattrape. Là j'étais happé même si je me foutais un peu du postulat de l'histoire. Mais il y a une cinéaste derrière qui croit dur comme fer à son film, son propos, sa mise en scène. Et il à bien raison car il y a une telle intelligence dans la façon de penser le cinéma que même si on aime pas le film, il faut être de bien mauvaise foi pour ne pas être stimulé / excité / passionnée par ces fort nombreux putains de moments de cinéma. Beauté de l'image, du montage, de la bo, de mouvements de caméra. Jeux d'acteurs de dingues, il y a une tellement de richesses dans ce film qu'il faudrait des heures de re-visionnage pour assimiler tout ça. En tout cas pour ma part, même si je trouve le film imparfait forcément, c'est de loin la proposition la plus excitante de ces derniers mois, voir dernières années. Et il y a d'ores et déjà un paquet de séquences / plans qui resteront ancrés bien au chaud dans ma petite mémoire.