[Critique V2]


Alors que le 1er film Suicide Squad était une maladresse sans nom n'arrivant pas à ménager la chèvre et le chou niveau film avec du sang et de la bidoche mais pour public averti (échouant à être un Gardiens de la Galaxie plus choquant pour DC), cette suite y arrive très bien même si on ne va pas oublier certains trucs bizarres ou gênants pour autant.



Les Squadiens de la Galacide Vol. 2



Bon, on va quand même pas de mentir, on voit que DC voulait un film "osef" mais pas trop d'où l'appel à James Gunn pour avoir leurs propres Gardiens de la Galaxie en légèrement plus thrash, comme avec la dernière version d'Hellboy de 2019 elle aussi colorée mais sanguinolente.


Du coup, on va retrouver le côté légèrement "bisounours" ou Mon Petit Poney : L'Amitié, c'est magique du 1er Suicide Squad mais heureusement sans arriver comme un cheveu sur la soupe. Le duo Ratcatcher 2 "millenial" et King Shark simplet (doublé par Stallone mais en VOST ça se reconnaît pas beaucoup) en est un bon exemple quoique contrebalancé par leurs scènes de "grignotage" respectives.


Après, certaines scènes font un peu pub de slips pour hommes lorsque King Shark a failli manger Ratcatcher 2 ou quand le Président par coup d'État de Corto Maltese séduit une Harley Quinn (Margot Robbie) pour "plaire à son peuple vieux-jeu et antiaméricain" (car Quinn serait la représentante de l'antiaméricanisme selon lui). Le choix du dernier président me paraît un peu étrange vu qu'il savait qu'elle devait le tuer au départ.


Je vais aussi plutôt critiquer les choix du perso de Waller (plus que ceux des scénaristes) en matière de super-villains pour la Force Spéciale X (alias la Suicide Squad) :



  • Pourquoi avoir pris La Belette, Savant et Blackguard et quels
    étaient leurs pouvoirs ou raison de figurer parmi l'escouade ?

  • D'ailleurs, pourquoi tuer certains des membres aussi vite alors que
    certains avaient du potentiel ?


Par exemple, Captain Boomerang meurt sur la plage du début, comme ça, gratuitement, alors qu'il aurait apporter plus et est un des membres les plus iconiques dans les comics originaux. Mongal, la sœur de Mongul et The Detachable Kid meurent aussi très vite. Tandis que La Belette semble se noyer au début ... pour se réveiller à la fin sur la plage de Corto Maltese libéré de l'emprise de Waller, mais ne servant donc en rien à l'intrigue, pire que Blackguard.



  • Et pourquoi les assistants de Waller ont soudainement des scrupules
    vers la fin ? (Mais bon, ils auraient pu arriver aux mêmes résultats
    juste pour protéger les États-Unis et leur réputation)


Enfin, comme pour le 1er film, on peut se demander à premier abord si cette Suicide Squad est bien pertinente de base face à une créature tantôt torturée, tantôt lovecraftienne et tantôt Patrick L'Étoile de Mer. On est plus convaincus de leur pertinence après mais il reste une logique qui semble un peu défaillante :


Pourquoi les balles des Cortomaltésiens et de Bloodsport n'ont pas marcher contre Starro Le Conquérant mais que l'arme de Javelot qui n'est qu'une lance, marche au contraire contre lui ? On peut aussi poser cette question avec King Shark invincible aux balles mais pas aux dents acérés de Porgs-méduses carnivores. En plus, Shark survit à ces bêtes et n'en souffre pas vraiment alors qu'elle est l'utilité de cette scène ?


On pourra aussi critiquer d'autres copier-coller ou persos avec des talents peu probables, comme Bloodsport qui semble être un Deadshot "Premium +" ou Harley Quinn qui est soudainement meilleure tireuse que 100 soldats Cortomaltésiens réunis, mais ce serait du chipotage ...


Parce qu'il faut aussi admettre que ce Suicide Squad fait toujours mieux que le précédent et a quelques bonnes surprises.



L'Interventionnisme Étoilé



James Gunn réussit cependant à faire une sorte de critique du "star-spangled interventionism" à l'Américaine dans tous les sens du terme : avec le projet Starfish et Starro le Conquérant aux mains de Corto Maltese mais qui détruit tout à cause d'une unité américaine à la "Inglorious Basterds", c'est une critique de l’interventionnisme américain via le Penseur en pseudo-Werner Von Braun, Jotunheim en sorte Guantanamo pour Starro, plus quelques rappels explicites à la CIA à Cuba ou à la Guerre en Irak.


Et comme d'habitude, Oncle Sam envoie ses "braves" soldats se faire tuer même pour des choses aussi triviales. Même si certains choix de sacrifices de la part des scénaristes peuvent surprendre, ça reste bien audacieux.


Savant, Blackguard, TDK, Mongal, Javelot et même Captain Boomerang meurent à peine arrivés sur la plage ennemie, et ce de façon bien hémoglobinesque. Dommage pour Boomer, mais on saluera la référence à Brightest Day avec ses armes de lumière blanche, voire même au X-Factor de Deadpool 2 pour les fans de Marvel.


Et les survivants (Ratcatcher 2, Polka-Dot Man, Peacemaker, Harley Quinn, Bloodsport, King Shark et Rick Flag) découvrent l'amère vérité sur leurs "employeurs" après avoir eu des aventures et mésaventures tantôt comiques, tantôt dramatiques :


Ce sont les États-Unis qui ont trouvé Starro dans l'espace et qui l'ont donné aux autorités de Corto Maltese (quand l'île était pro-américaine) pour qu'ils fassent des expériences à l'éthique douteuse. Puis un coup d'État par des anti-américains a eu lieu, les autorités ont eu accès à une arme vivante de destruction massive et Amanda Waller a donc envoyé la Suicide Squad pour se débarrasser des preuves de l'implication des USA dans le projet Starfish.


D'ailleurs le personnage de Peacemaker (John Cena) représente bien l’ambiguïté des États-Unis républico-démocrates dans cette histoire : prêt à défendre la paix "quitte à tuer" pour ça, à défendre l'image des USA quitte à massacrer ses collègues pour ça, et à montrer ses biceps et gros flingues. **Il est d'ailleurs comique de voir ses réactions face à Bloodsport, d'abord dans ses répliques :




  • Bloodsport : "Qu'est-ce tu fais en slip blanc ? C'est ridicule."

  • Peacemaker : "Ok, ça c'est raciste."



Puis ensuite quand ça tend au concours de bites entre les deux :


Les deux friment et tuent des rebelles cortomaltésiens pro-démocratie par accident et se lancent des "fi !". C'est au final Bloodsport qui , voyanat qu'il voulait tuer Ratcatcher 2 pour effacer l'implication des USA dans le projet Starfish, gagne contre lui à l'aide de balles plus petites mais plus efficaces ;)


L'autre personnage plutôt sympathique et moins ringard qu'il en a l'air, c'est Polka-Dot Man : tout le monde trouve son pouvoir ridicule car ça consiste en des pastilles ... sauf qu'elles sont corrosives. C'est juste que Polka est issu de l'ère 50s de Batman et qu'il voit sa mère peau-de-vache partout et doit vomir des pastilles le soir. C'est aussi le seul qui se souvient bien des civils alliés :




  • Polka Dot Man : "Oh mon Dieu, ils ont tué Milton !"

  • Tous les autres : "Qui ?"

  • Polka Dot Man : "Milton ! Mais enfin, il était avec nous depuis le début !"



Bien dommage de voir ce qui lui arrive à la fin ...


C'est pour ça que Bloodsport et les autres survivants ont finalement des remords et font aussi dans l'interventionnisme mais bénéfique pour abattre des tyrans terrestres ou stellaires à des fins bénéfiques pour les Cortomaltésiens, et ce sans l'autorisation de Weller. Une vision de l'idéal recherché par les US et pouvant même faire écho aux émeutes à Cuba en 2021.


Même la chose derrière le projet Starfish est tantôt menace pour les US, tantôt victime des US car elle était tranquille jusqu'à leur intervention dans l'espace :



J'étais heureux dans l'espace. Je flottais librement.




Bref...



Pour le reste, le film est drôle, plus fidèle au comics, moins gnan gnan, toujours drôle mais pas PG13 (du moins pas de type faussement edgy), mieux rythmé. Et Amanda Weller est plus fidèle à son perso. Bref, je recommande car il fait toujours mieux que le premier malgré un côté un peu déjà vu.

darevenin
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le 6 août 2021

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darevenin

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