Grand-guignol,Micro-film

Un métrage d'une rare bêtise et d'une grande vacuité,compensant maladroitement le néant de son scénario,la laideur de ses décors,la débilité profonde de ses dialogues et le jeu approximatif de ses acteurs par un déluge torrentiel de gore,de sang de tripes et d'ichor.Manque de pot,ça ne marche pas un seul instant.En outre,et probablement involontairement,le film va au bout de sa logique: en effet,les membres du Suicide Squad sont par essence des pions dont la vie et la mort importent peu à Amanda Waller.Eh ben ça,ça marche plutôt pas mal: on s'en fout carrément de ce qui leur arrive,mais alors d'une force !

Alors,me demandera la foule ébahie,pourquoi un "2" et pas un "1" ? Tout simplement,et c'est sans doute le plus pathétique,à cause de (ou grâce à ?) King Shark,grossière image de synthèse doublée par un Stallone sous Xanax,mais dont la silhouette massive et l'errance rêveuse et infantile apportent un je ne sais quoi de poétique à ce rouleau-compresseur totalement marketé et débilitant qu'est TSS.

Pour finir,on notera également que les scénaristes américains n'ont toujours pas su comment adapter un comic à l'écran,oscillant entre l'ultra-cérébral psychologisant tentant de rendre crédible dans le monde réel les exploits de mutants et autres surhommes (les Dark Knights) et la Comédie régressive et anencéphalique déjantée exagérant encore son propre manque de réalisme (Deadpool par exemple).Dans le cas de TSS,il semblait pourtant évident que Starro,s'il comptait pour une menace cosmique crédible dans les comics des 60's,ferait bien moins bon effet en 3D moche,sorte de Patrick de Spongebob bleuâtre et titubant.Au secours !