Mais qu'est-ce que c'est que cette Chose ?
"The Thing" est un film culte de la science fiction-horreur réalisé en 1982 par le maître du genre, j'ai nommé John Carpenter. C'est un cinéaste qui a réalisé aux alentours de 40 films qui lui ont permis peu à peu de gagner une renommée internationale. Nombre de ces réalisations sont aujourd'hui considérées comme des références parmi lesquelles "Fog" mais surtout sa fameuse trilogie de l'Apocalypse composée de "The Thing", "Prince des ténèbres" et "L'Antre de la folie". Le 1er volet de cette trilogie est réputé comme l'adaptation la plus fidèle d'une nouvelle de John W. Campbell intitulé "La Chose d'un autre monde".
L'histoire se déroule en Antarctique pendant l'hiver 1982 et s'articule autour d'une forme de vie extraterrestre appelée "La Chose" qui a le pouvoir d'imiter toute forme de vie et peut donc prendre l'apparence de n'importe quel être humain. Au début du long-métrage, la Chose infiltre puis décime l'intégralité d'une équipe de recherche scientifique norvégienne À proximité de l'incident, des scientifiques américains assistent à la scène. Ils vont donc enquêter sur cet étrange fait-divers puis vont être attaqués à leur tour par la terrible créature ...
La réalisation frôle ici la perfection. Carpenter maîtrise tous les mécanismes du suspens et de l'horreur. Le suspens réside dans la méfiance, le doute et la paranoïa grandissante qui s'installe entre les scientifiques américains. Chacun commence à douter des autres mais aussi de lui-même car la Chose peut se cacher partout. Ainsi, elle met en évidence l'incertitude de l'Homme face à sa propre nature.
La bande originale signée Ennio Morricone contribue à créer une ambiance particulièrement sombre et anxiogène. Mais au delà de la réalisation, c'est surtout un concept intelligent..
"The Thing" nous trouble, nous déstabilise et nous alarme. Tout d'abord car la Chose est l'une des créatures de fiction les plus puissantes jamais imaginées. Ses capacités d'adaptation la rende presque invulnérable. Elle peut s'apparenter à un virus mortel qui nous pénètre, se propage et tue une à une les cellules, ici celle d'une communauté humaine. La peur est créer par la conscience que l'on a, ainsi que les personnages, de l'ampleur de la menace. Cette entité, en infiltrant des zones civilisées pourrait bien entraîner l'extinction de l'espèce humaine. C'est en ça que l'ingénieux processus d'identification fonctionne à merveille. Un lien virtuel nous unit donc à ses scientifiques qui sont, en quelque sorte, les soldats de l'espèce humaine et représente ainsi notre seul espoir de conserver notre intégrité physique mais surtout notre identité.
Réflexion faite, la Chose est la plus parfaite représentation que l'on peut faire du Mal. Ce Mal peut se matérialiser et est présent dans chaque personne. Ancré dans la nature humaine, il surgit, à la fois de partout et de nulle part. Il prend possession de nous, de manière inattendue et totalement inexplicable.
Et il entraînera, un jour ou l'autre, l'extinction de notre espèce ...