On retrouve dans 'Titane' tout ce qui faisait la marque de Julia Ducournau dans 'Grave', que ce soit en bien comme en mal.
Évidemment, on retrouve une très forte identité musicale et des passages presque clipesques (la soirée chez les pompiers est clairement inspiré du clip de The Blaze "Territory"). On retrouve une capacité à déranger et à horrifier absolument sidérante : violence crue, éthique et tabous bafouée, nudité hyper-sexualisé ou inversement, imagerie dégoûtante, mais également des horreurs plus glaçante comme la lâcheté du personnage qui quitte le bus sans venir en aide à une femme en détresse.
Mais l'on retrouve aussi un récit qui manque de direction : le film est plus une succession de séquences chocs qu'une véritable histoire. Cette impression est d'autant plus forte que la réalisatrice s'éparpille entre une multitude de thèmes (pulsion meurtrière, crise d'identité, viol et grossesse non-désirée, identité sexuelle, deuil et folie, transhumanisme), et une diversité de tons (horreur, drame, comédie cynique). Le résultat est à la fois captivant car imprévisible, mais aussi terriblement superficiel et sans véritable message.
Heureusement, les acteurs principaux Agathe Rousselle et Vincent Lindon, assurent la cohérence du récit avec des performances magnétiques et troublantes.